Le mouvement fait remarquer que les annonces des redditions de plusieurs chefs de guerre dans les régions de l’Ituri, Beni-Lubero, Rutshuru et dans les Fizi Itombwe n’ont jamais été une solution pour mettre fin aux violences en RDC, surtout dans sa partie est.
Le Mouvement des indignés de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (MISS-RDC) dit constater qu’après la reddition de ces seigneurs de guerre des différents groupes armés tels Codeco, FRPI, Pareco, Tcheka, etc., la situation d’insécurité dans le pays ne fait que s’empirer au lieu de s’améliorer. « Ces chefs des groupes armées, se sentant menacés, soit par l’armée ou d’autres groupes rebelles. Et comme ils savent le laxisme qui règne dans notre pays, ils jugent souvent bon de faire reddition en vue de vite trouver ‘’asile’’ au sein de l’armée nationale, tout en laissant derrière eux des mouvements très actifs qui continuent à endeuiller la population. Pour preuve, juste une poignée d’hommes des troupes se rendent avec le chef comme une façon de se protéger tout en entretenant leurs résidus sur le terrain », a regretté le Miss-RDC.
Pour mettre fin à ce qu’ils qualifient d’hypocrisie, les Indignés appellent à la vigilance car, pour eux, ces opérations de brassages et mixages se feraient pour « blanchir ces criminels en lieu et place de restaurer la paix ». A en croire ces Congolais, il est impérieux de déférer ces chefs de guerre qui s’offrent à la repentance devant la justice pour répondre de leurs responsabilités avant tout processus des brassages ou mixages au sein de l’armée nationale. Cette fuite en avant, notent les indignés, est une recherche d’intégration rapide et facile dans l’armée régulière pour se protéger dans l’objectif de ravitailler ces groupes de terrain à partir des munitions volées dans les stocks des forces régulières.
La purge comme seule solution pour la paix
Pour le Miss, les autorités du pays doivent appliquer la purge dans l’armée en vue d’assurer une paix véritable dans les parties du pays affectées par la présence des groupes armés. «Le Miss/RDC se doit d’attirer l’attention des autorités congolaises pour que la purge demeure pour toujours un remède efficace pour une armée nationaliste et patriote », insiste ce mouvement. Cette association note, en effet, que depuis les guerres menées par les différents mouvements rebelles dans l’est du pays dont le RCD, le CNDP et le M23, les milieux regorgent davantage de groupes armées jusqu’à présent, malgré les multiples redditions observées tambour battant de ces chefs de guerre. Le Miss rappelle à titre d’exemple que la province de l’Ituri est toujours à feu et à sang, bien qu’il n’y ait pas deux mois que les éléments FPRI s’étaient rendus eux-mêmes, avant l’assassinat de Gudjolo, chef de Codeco, et la reddition de son successeur.
Pour le Miss l’annonce de la prise des différents bastions des présumés ADF à Beni ressemble à un éternel recommencement des offensives. Cette association note, pour d’autres chefs de guerre, que se sentant menacé par les FDLR, Vita Kitambala, un mai-mai qui a longtemps opéré au sud du territoire de Lubero, par exemple, s’est rendu pour laisser le terrain au groupe armé Pareco de Lafontaine Kakule, qui vient de se rendre à nouveau. Alors que dans cette contrée opèrent les groupes mai-mai Mazembe de Kitete et Kabido mais aussi le NDC de Guidon, ce dernier succédant à Tcheka qui s’était rendu à la Monusco, après une guerre de leadership. Le Miss note également qu’aux alentours de la ville de Butembo règnent des groupes armés qui occupent les anciens bastions des mai-mai Lolwako et Mudohu Kukumana, deux anciens chefs de guerre.
Face à cette situation d’insécurité dans l’est du pays, le Miss dit également encourager l’armée loyaliste à multiplier les offensives et traquer ces groupes rebelles qui font payer des taxes illégales pour tout passant et résident de ce coin, mille francs congolais par mois, sous l’œil impuissant du gouvernement. « Cette absence de l’autorité de l’Etat congolais accentue la misère d’une population vivant surtout dans les villages, milieux de production pour alimenter les grandes agglomérations en denrées alimentaires », font remarquer les indignés.