Conflit libyen : l’Otan prête à soutenir le gouvernement d’union nationale

Samedi, Mai 16, 2020 - 14:15

Dans une interview accordée, le 14 mai au quotidien italien La Repubblica, le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’atlantique nord (Otan), Jens Stoltenberg, a annoncé son aide au gouvernement d’union nationale (GNA).

Evoquant les conflits en Syrie et en Libye, Jens Stoltenberg a insisté sur le fait que l’Otan soutient les efforts de paix dans ces deux pays déployés par l’ONU. Mais dans le cas de la Libye, il a précisé que «cela ne signifie pas que nous pouvons mettre dans le même sac le gouvernement Al Sarraj, reconnu par l’ONU, et Haftar». «Pour cette raison, l’Otan est prête à venir en aide au gouvernement de Tripoli», a déclaré le responsable de l’Otan. Répondant à la question sur la politique «unilatérale» d’Ankara en Syrie et en Libye, il a rappelé l’importance de la Turquie. «L’otan compte trente alliés et nous pouvons avoir des divergences sur de nombreux sujets, cependant Ankara est un membre important de l’Alliance», a-t-il soutenu.

L’éventualité d’un soutien de l’Otan au GNA est confirmée par la conversation téléphonique que Jens Stoltenberg a eue le même jour avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Il a fait savoir que «l’Otan est prête à aider la Libye à accroître ses capacités de sécurité et de défense». Le secrétaire général de l’Otan a précisé qu’il s’agissait là d’une demande formulée par le Premier ministre du GNA, Fayez Al Sarraj.

Les déclarations de Jens Stoltenberg interviennent à un moment où l’ONU s’emploie à trouver un successeur à l’ancien envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, démissionnaire début mars. A ce propos, les Nations unies reconnaissent les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour trouver un remplaçant, malgré l’urgence de la situation libyenne. «C’est une affaire compliquée qui ne dépend pas que du secrétaire général, mais aussi des membres des Nations unies et de son Conseil de sécurité», a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général António Guterrres.

Un quasi-consensus autour de la Ghanéenne Hanna Tetteh.

Diplômée en droit, Hanna Tetteh occupe actuellement le poste de représentante spéciale de l’ONU auprès de l’Union africaine et dirige le bureau des Nations unies auprès de cette instance. Elle a été facilitatrice du forum de haut niveau pour le règlement du conflit au Soudan du Sud entre 2017 et 2018.

Rappelons que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait proposé d’abord à ce poste l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, aussitôt le départ de Ghassan Salamé annoncé. La candidature de l’Algérien avait fait consensus avant que les Etats-Unis ne se rétractent et émettent un veto. António Guterres avait alors proposé le Slovaque Miroslav Lajcak, mais l’ONU a été devancée par l’Union européenne qui le nomme envoyé spécial pour le dialogue entre la Serbie et le Kosovo.

Rapidement deux noms ont fait surface dans les coulisses de l’ONU des pays arabes ayant chacun leur vision de la crise libyenne. Il y a eu d’abord le Jordanien Samir Habashneh, adopté par l’axe : Egypte, Arabie saoudite et Emirats arabes unis, mais il a été très vite écarté, la Jordanie ayant été citée comme pays soutenant le maréchal Haftar dans un rapport de l’ONU.

Il y a eu aussi le nom du Tunisien Khemaies Jhinaoui, ancien ministre des Affaires étrangères. Et enfin, celui du Mauritanien Ismail Ould Cheikh, ancien envoyé spécial de l’ONU au Yémen. Mais le ministre des Affaires étrangères a démenti et le gouvernement a nié sa démission de son poste en avril dernier. Actuellement et jusqu’à fin juin, c’est la vice-représentante de l’envoyée spéciale, l’américaine Stephanie Williams qui occupe ce poste par intérim.

 

Yvette Reine Nzaba
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