Cette rencontre de haut niveau dans le cadre de la préparation du projet sur la conservation intégrée à base communautaire des écosystèmes de tourbières et la promotion de l’écotourisme dans les paysages du Lac Télé en République du Congo, s’est tenue, le 4 juin, sous les auspices de la ministre du Tourisme et de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault.
La rencontre a réuni les directeurs généraux des entreprises privées évoluant dans les départements de la Likouala et de la Sangha, ainsi que les représentants des administrations publiques.
En effet, de découvertes récentes, les tourbières de la cuvette centrale du bassin du Congo qui s’étendent sur près de 145 500 km² entre la République du Congo (RC) et la République démocratique du Congo (RDC), font l’objet d’une attention particulière de la communauté internationale. Cet intérêt appuyé pour cet écosystème fragile est essentiellement dû au fait que ce dernier est le berceau d’une biodiversité riche et unique mais aussi un important puits de carbone avec environ 30 milliards de tonnes de carbone séquestrés, ce qui, à l’échelle mondiale, représente deux à trois ans d’émissions de gaz à effet de serre ou vingt années d’émission des Etats-Unis.
« L’importance des quantités de carbone emprisonnées révèle que nous ne pourrions atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat si cet écosystème n’était pas géré de manière durable », a déclaré la ministre lors dès la cérémonie d’ouverture. Consciente de cette responsabilité historique, la République du Congo a abrité en mars 2018 la troisième réunion des partenaires de l’Initiative mondiale sur les tourbières à l’issue de laquelle a été signée la Déclaration de Brazzaville pour une gestion durable des tourbières.
La volonté du Congo exprimée au plus haut niveau est de préserver ses tourbières par la mise en œuvre des mécanismes inclusifs et participatifs qui contribueront à leur conservation et leur gestion durable. « C’est dans la droite ligne de ces engagements que le président de la République, chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, a accepté de prendre en main la destinée de la commission climat de l’Afrique centrale dédiée au changement climatique et à la sauvegarde de l’écosystème du bassin du fleuve Congo. Le président de la République est également à la tête du fonds bleu, qui est le bras financier de cette commission climat. Il vous souviendra que ce fonds lancé en 2017 par une douzaine de pays de la région et du Maroc, a été présenté lors de la COP22 de Marrakech en novembre 2016 avec l’appui de la fondation Brazzaville pour la paix et la préservation de l’environnement », a indiqué la ministre Arlette Soudan-Nonault.
Le paysage du Lac Télé, situé dans le département de la Likouala abrite un certain nombre d’espèces animales dont les gorilles de plaine et les éléphants de forêt, avec des densités parmi les plus élevées enregistrées dans la région. Il abrite également des tourbières tropicales parmi les plus importantes au monde. Le projet en préparation avec l’appui du PNUE et du FEM, vise à développer une approche intégrée pour la gestion des tourbières du paysage du Lac Télé par le biais d’un modèle de gouvernance local et pertinent. Cette approche intégrée exige une réelle implication du secteur privé dans les efforts de conservation. Ceci se fera par la promotion des pratiques de gestion durable des tourbières et des ressources naturelles dans le paysage du Lac Télé.
« Une dégradation des écosystèmes et la perte de services qui en découlerait représentent un grand danger pour vos activités économiques. La pression sur les écosystèmes du paysage pour différents usages est grandissante à travers les activités menées par les entreprises du secteur privé exerçant dans les domaines de l’exploitation forestière, du développement des plantations agro-industrielles, de l’exploration minière et des hydrocarbures dans la périphérie du paysage », a rappelé la ministre. De plus, le développement de ces différentes activités et le processus de transformation des produits au niveau local, ainsi que l’amélioration des transports, demandent la mise en place d’infrastructures importantes.
En adoptant une approche intégrée et en mettant au centre de ses actions la participation communautaire, le renforcement des capacités pour le développement local, la promotion des options alternatives de régénération des revenus pour les communautés locales, notamment les femmes et les jeunes, et la promotion de la participation du secteur privé pour un mode de production et de consommation durable, ce projet est en droite ligne le projet de société 2016-2021 « la Marche vers le développement » du président de la République Denis Sassou N’Guesso, a précisé la ministre du Tourisme et de l’Environnement.