Pour éviter la propagation du coronavirus, le gouvernement congolais a exigé le port obligatoire de masque. Les importés vendus en pharmacie étant onéreux, la majorité de la population utilise des masques artisanaux, dont les prix de vente sont à la portée de toutes les bourses.
Le nouveau marché est une aubaine en ces temps difficiles pour les petits artisans de l’industrie de la mode. « Depuis le déconfinement, je fabrique des masques avec les morceaux de tissus restant des tenues de différents clients. Tout ce que j’achète, c’est le fil et les élastiques. Je gagne 150F sur chaque bavette que je vends », a confié Nelvis, un couturier de la place avant de souligner : « La majorité de mes acheteurs sont des gens qui oublient leurs masques à la maison. Je parviens à en écouler une vingtaine en deux jours, je ne me plains pas.»
Pour sa part, Rollin, artisan retenus par le gouvernement pour la confection de 1,5 million de masques destinés aux couches défavorisées, révèle que c’est grâce au reste du matériel mis à sa disposition lors de l’exécution de ce projet gouvernemental qu’il confectionne des masques pour son propre compte.
Outre ceux qui avouent tirer profit en vendant les masques, d’autres couturiers affirment le contraire. C’est le cas de Nelson, un fabricant qui propose déjà une large gamme dans le style d’une cravate assortie. « Ce nouveau business ne m’aide pas à faire face à certaines factures. Je les confectionne par passion car j’apporte du style, une touche particulière… », a-t-il déclaré. D’après plusieurs spécialistes en maladie infectieuse, pour prévenir la contamination du coronavirus, l’efficacité du masque fait maison est loin d’être prouvée.