Assemblée nationale : le Conseil d'État donne raison à Jean-Marc Kabund

Jeudi, Juin 11, 2020 - 13:06

L’instance judiciaire demande au bureau de la Chambre basse du Parlement de surseoir à l’élection de son remplaçant à la première vice-présidence de l’institution, en attendant l’arrêt de la Cour constitutionnelle.

 

Le verdict du Conseil d’État à la requête du premier vice-président de l’Assemblée nationale déchu, Jean-Marc Kabund,  est tombé le 10 juin dans la soirée. Cette instance judiciaire donne raison au président par intérim de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et recommande au bureau de la Chambre basse du Parlement la surséance de l’élection de son remplaçant.

Conformément à ce verdict, les députés nationaux n‘iront donc plus aux urnes le 12 juin pour pourvoir au poste laissé vacant par la déchéance de Jean-Marc Kabund décidé à l’issue de la plénière tenue le 25 mai au cours de laquelle il a été organisé le vote-sanction contre le premier vice-président de cette institution. Sur place, par contre, les choses étaient suffisamment avancées car, l’UDPS, le parti que dirige Jean-Marc Kabund avait choisi une de ses membres, la députée Patricia Nseya, dont le dossier avait été introduit au bureau du Parlement, comme successeuse de Kabund.

Une action qui divise

On se rappellera que des troublés avaient éclaté dans l’hémicycle lors du vote de déchéance de Jean-Marc Kabund, qui ont conduit les députés membres de groupe parlementaire UDPS à quitter la salle et à ne pas participer à ce vote. Après cette déchéance du premier vice-président de l’Assemblée nationale, la direction de leur parti leur avait donné injonction de ne pas postuler à ce poste laissé vacant. Mais, comme les ambitions étaient clairement définies et qu’il n’y avait pas consensus sur ce dossier, le parti et tous ses membres se sont tournés vers son autorité suprême et morale, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi de qui ils ont dit attendre le choix du remplaçant de Kabund à ce poste. De son côté, dans les premières déclarations, le premier vice-président déchu avait accepté sa déchéance mais, quelque temps après, il s’est rétracté et est allé en juste contre cette décision de ses collègues dont il a attaqué la conformité à la Constitution et des lois de la République devant la Cour constitutionnelle.

Du côté de Félix Tshisekedi, un nom est sorti de sa poche. L’autorité suprême de l’UDPS a choisi Patricia Nseya pour remplacer Kabund. Beaucoup de membres de ce parti ont appelé Kabund à arrêter son action en justice, parce qu’elle était contraire à la volonté de son parti et de son autorité suprême, étant donné que le choix de sa remplaçante a été faite par Félix Tshisekedi et que cette dernière avait été accompagnée par le secrétaire général de cette formation politique, Augustin Kabuya, pour déposer son dossier au bureau de la Chambre basse du Parlement. Avec la décision du 10 juin, il est clair que Kabund n’a pas arrêté le train qui, du reste, risque de broyer tout le monde à son passage. Aussi, cette témérité de Jean-Marc Kabund ne manquera pas d’avoir, selon l’opinion, de l’incidence sur son avenir politique.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Les députés lors d'un vote à mains levées/DR
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