Le taux ne devrait pas franchir 2 000 francs congolais (FC) par dollar à Kinshasa. A en croire l’Autorité monétaire qui se veut rassurante, la situation est bien sous contrôle.
La récente dégringolade de la monnaie nationale a suscité de nombreuses interrogations des Kinois, inquiets de l’effondrement de leur pouvoir d’achat déjà fort précaire. Cette flambée intervient paradoxalement après une baisse quasi inaperçue du prix du carburant à la pompe. En effet, contrairement à l’assurance du gouvernement de la République, il n’y a jamais eu l’entraînement attendu sur les tarifs du transport en commun ou sur les prix des produits de grande consommation, partant du principe qu’une partie significative du coût est calculé sur la base de l’acheminement du produit d’un point à un autre dans le vaste territoire RD-congolais. Malheureusement, la tendance baissière reste, pour l’heure, un rêve pieux.
Dans une volonté de rassurer l’opinion nationale, la Banque centrale du Congo (BCC) est sortie de sa réserve pour annoncer la fin de la descente aux enfers du franc congolais. Et les causes à l’origine de l’hémorragie sont maîtrisées. « Les causes-là étant maîtrisées, nous pensons que les conséquences, qui étaient notamment la dépréciation, devraient s’arrêter ». Cela va influer logiquement sur la dépréciation de ces dernières semaines. Pour rappel, les causes de la surchauffe du marché de change étaient la rareté des dollars américains (hausse de la demande de devises et contraction de l’offre), la rareté de liquidités en dollars américains dans les banques commerciales (situation provoquée par la fermeture des frontières) et bien entendu la spéculation sur le marché de change (violation du taux vendeur établi à moins de 2,5 % du taux acheteur. Le taux à l’interbancaire était établi à 1772 alors que le marché parallèle affichait déjà 1810 au début du mois de mai.
L’on est passé de 1810 FC le dollar à plus de 1 900 FC entre le début de mai et le mois de juin 2020. Par ailleurs, un effort est consenti pour assurer le bon fonctionnement du dispositif de la gestion sur la base de caisse. Depuis sa mise en place, les déficits sont financés par les bons du Trésor et l’appui du Fonds monétaire international. Cela aurait dû contribuer à une stabilisation durable du taux de change. Or, le contraire est observé actuellement.