Infrastructures portuaires : une érosion menace le port Yoro

Mercredi, Juin 17, 2020 - 16:30

Le quai du port des pêcheurs et des petits commerçants est en état de dégradation avancée. La ministre des Transports, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, a effectué une descente sur le site et les autres installations du port autonome de Brazzaville, le 16 juin, pour s’enquérir des réalités du transport fluvial.  

Le port de Yoro constitue l’un des principaux points d’entrée des denrées alimentaires de Brazzaville et des produits de la pêche. Malgré les animations observées au niveau de cette succursale du port autonome de Brazzaville, l’inquiétude est palpable parmi les usagers du port Yoro, à Talangaï, dans le sixième arrondissement de la ville capitale. Depuis 2018, ce site devrait être modernisé grâce à un financement de l’Agence marocaine de coopération internationale, soit environ deux milliards de francs CFA.

De nombreux riverains s’interrogent au sujet du démarrage effectif des travaux d’élargissement du débarcadère du port. L’ouvrage annoncé pourra comporter des zones d’activités, de commercialisation et de transformation des produits de la pêche sur une superficie d’un hectare sept cents mètres. Il est prévu la construction d’une cinquantaine de magasins, de deux ateliers de mécanique et de réparation de pirogues, ainsi que d’une chambre froide, d’une fabrique de glace.

La situation du port Yoro est préoccupante autant que le site de l’ancienne gare à passagers en état de vétusté, le point de débarquement du Beach, les entrepôts... D’après la ministre de tutelle, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, le constat invite à prendre conscience de l’étendue des défis à relever. « Nous sommes sereins parce que la direction générale du port aussi bien que le personnel nous ont démontré leur bonne connaissance de ces défis et leur volonté manifeste de nous accompagner dans cette tâche », a-t- elle estimé.

Celle-ci venait de prendre ses fonctions à la tête du ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, cumulativement à son portefeuille du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale. La visite des installations portuaires de Brazzaville intervient peu après celle des structures sous-tutelle à Pointe-Noire. « Nous allons nous assoir pour faire le débriefing de notre visite et, ensuite, déterminer les priorités que nous allons enfermer dans les délais », a assuré la ministre, ajoutant que le gouvernement pourra mobiliser des ressources financières sur fonds propre ou via des partenaires en vue de certains chantiers au port.

À noter que le port autonome de Brazzaville et ports secondaires traverse une crise financière et économique sans précédent provoquée par la baisse des activités portuaires. Les dettes fiscales et sociales de l’établissement public sont estimées à plus de trois milliards de francs CFA. Son directeur général, Pierre Bossoto, en appelle à une implication de la nouvelle ministre des Transports.

Fiacre Kombo
Légendes et crédits photo : 
- La ministre Ingrid Ebouka-Babackas visitant le quai dégradé par l'érosion/Adiac - L'état du port de Brazzaville/Adiac
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