Chronique : la sauvegarde du bassin du Congo vitale pour la planète

Jeudi, Juin 18, 2020 - 18:52

S’étendant du golfe de Guinée à l’ouest à la vallée du Rift à l’est, le bassin du Congo est le cœur de la biodiversité africaine. Couvrant 530 millions d’hectares répartis dans six pays, à savoir Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gabon et République du Congo.

 Ce bassin abrite environ 70% du couvert forestier du continent et abrite aussi un cinquième de toutes les espèces vivant sur notre planète. Abritant le plus vaste éventail de plantes et d’animaux d’Afrique, les forêts du bassin du Congo sont l’habitat de la plus grande population d’éléphants de forêt en voie de disparition et représentent la quasi-totalité de l’aire de répartition du gorille des plaines de l’ouest, l’ensemble de l’aire de répartition du Bonobo et une grande partie de l’aire de répartition des chimpanzés.

On ne cesse de le répéter, les forêts sont essentielles pour atténuer les effets du changement climatique. Des estimations récentes suggèrent que le bassin du Congo séquestre plus de 60 milliards de tonnes de carbone, bien plus que toutes les forêts tropicales de l’Amazonie et de l’Asie réunies. Par le passé, le rythme de développement limité dans la région a longtemps protégé les écosystèmes du bassin du Congo d’une exploitation sauvage. Aujourd’hui, les politiques nationales axées sur l’émergence économique, la forte dépendance à l’égard de l’exploitation des ressources naturelles et une population en augmentation constante constituent une menace pour la durabilité actuelle des 300 millions d’hectares de forêts de la région.

C’est justement pour préserver ce vaste ensemble écologique des risques d’une exploitation sauvage que l’ONU Environnement, l’Union internationale pour la conservation de la nature, le Fonds mondial pour la nature, la Banque mondiale et les gouvernements du Cameroun, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, de la Guinée équatoriale, du Gabon et des États-Unis, de la République du Congo, avec le soutien financier du Fonds pour l’environnement mondial, ont mis en œuvre, il y a un an, le programme pour des paysages durables dans le bassin du Congo. Ce programme d’une durée de six ans aborde les causes de la perte et de la dégradation des forêts dans la région. Le programme vise à créer un environnement plus propice à la gouvernance forestière, à soutenir l’aménagement du territoire, à renforcer la gestion et le financement des aires protégées et à réduire les conséquences de l’utilisation des ressources naturelles par les communautés locales et le secteur privé.

Le programme paysages durables du bassin du Congo fait partie du programme « Impact sur la gestion durable des forêts du Fonds pour l’environnement mondial », dont le but est de transformer le cours du développement et produire de multiples avantages pour la biodiversité, enrayer les changements climatiques et la dégradation des sols en défendant la santé à long terme des paysages des terres arides de l’Amazonie et du bassin du Congo. Grace à ce programme, on peut dire qu’un des écosystèmes les plus importants au monde s’oriente vers un avenir durable. De plus, grâce à ce programme doté d’un financement de 63 millions de dollars, dont le but est de stabiliser la couverture forestière, les tourbières et les populations d’espèces sauvages dans l’ensemble du bassin du Congo pourront continuer à contribuer à l’équilibre planétaire et à jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le changement climatique.

 

Boris Kharl Ebaka
Légendes et crédits photo : 
:Image prise par Envisat montrant la couverture forestière du bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt primaire au monde après l'Amazonie
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