Covid-19 : l’ONU a besoin de 10,3 milliards de dollars pour combattre la maladie

Samedi, Juillet 18, 2020 - 12:30

Dans le cadre du plan global de réponse humanitaire au coronavirus, les Nations unies ont lancé, le 17 juillet, un appel de fonds de 10,3 milliards de dollars pour lutter contre la Covid-19.

La mise à jour de l'appel à plus de 10 milliards de dollars vise à renflouer soixante-trois pays et à couvrir le système mondial de transport et d’acheminement de l'aide nécessaire.

Le coordinateur de l'aide humanitaire des Nations unies, Mark Lowcock, a déclaré aux pays du G-20, le groupe des plus grandes économies mondiales, qu'il fallait agir maintenant pour éviter une « série de tragédies plus brutale et plus destructrice que l'impact du virus lui-même ».

Pour lui, sans mesures d’atténuation, la crise de la Covid-19 pourrait tuer jusqu'à six mille enfants par jour de causes évitables. La réaffectation des ressources sanitaires pour traiter la pandémie pourrait encore doubler les taux de mortalité dus à des maladies telles que le sida, la tuberculose et le paludisme.

Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), pense que la pandémie et la récession mondiale devraient provoquer la première augmentation des taux de pauvreté depuis 1990. Il existe toujours un risque que 265 millions de personnes souffrent de la faim d'ici la fin de l'année.

L'appel de fonds sera utilisé pour combattre la pandémie dans les pays à faible revenu et les nations considérées comme fragiles. A ce jour, le monde compte plus de 13,3 millions de cas confirmés de Covid-19, et au moins cinq cents quatre-vingt mille décès.

La Syrie et le Yémen, deux cas emblématiques

Mark Lowcock a déclaré que chaque matin des rapports font état de nouveaux bombardements et d'attaques contre des dizaines de communautés syriennes. La semaine dernière, en Syrie, la région d'Idlib, qui est sous un feu croisé intense, a notifié son premier cas de pandémie, faisant craindre une épidémie dévastatrice dans des camps de personnes déplacées déjà surpeuplés.

La situation est grave dans un autre pays arabe. Avec l'effondrement du système de santé au Yémen en raison du conflit, le personnel hospitalier lutte pour contenir la maladie. Jusqu'à présent, au moins 25% des personnes ayant contracté le virus au Yémen sont mortes. La moyenne est cinq fois plus élevée que les taux mondiaux de mortalité dus à la maladie.

Mark Lowcock, qui est le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, estime que si l'on n'agit pas maintenant, le virus continuera à se propager dans le monde, détruisant des décennies de développement.

Pour lui, le problème peut être résolu grâce à des fonds provenant des pays développés et à de nouvelles façons de penser de la part des parties prenantes et des institutions financières internationales, ainsi que des agences des Nations unies. Il a également cité le soutien du Croissant-Rouge et de l'Organisation de la Croix-Rouge et des organisations non gouvernementales du monde entier.

Selon M. Lowcock, les pays riches approuvent des mesures visant à protéger leurs propres économies de la crise et devraient faire de même pour aider les nations dans le besoin.

Le rôle des ONG

Le Plan mondial d'intervention humanitaire à la Covid-19 est le principal moyen dont dispose la communauté internationale pour faire face aux conséquences humanitaires de la pandémie dans les pays à faible et moyen revenu. Les ONG et d'autres organisations jouent un rôle essentiel dans la conception et la mise en œuvre du plan et pourront obtenir des fonds.

Parmi les bénéficiaires figurent les personnes âgées, les personnes handicapées, les femmes, les enfants et les personnes déplacées. La pandémie a accru les niveaux de discrimination, d’inégalité et de violence fondée sur le sexe. Depuis le lancement du plan le 25 mars dernier, plus de 1,7 milliard de dollars ont été versés.

Yvette Reine Nzaba
Notification: 
Non