Libye : Florence Parly fustige les puissances étrangères

Lundi, Juillet 20, 2020 - 13:06

La ministre française des Armées, appelle "les puissances étrangères" à arrêter "de rendre encore plus compliquée" la situation en Libye.

Florence Parly dénonce par exemple la Turquie, dont le rôle inquiète les autorités françaises en Libye. Pour elle, la solution avec ce pays, membre de l'Otan, "passe par le dialogue". Un navire militaire français, chargé de vérifier le respect de l'embargo des armes en Libye a été récemment pris à partie par l'armée turque.

Lors d'une réunion avec les membres de l'Alliance atlantique, "nous avons dit très clairement que nous ne pouvions pas tolérer qu'un navire français qui a été mobilisé par l'Otan pour une opération de vérification du respect de l'embargo des armes en Libye puisse être pris à partie par un navire militaire turc sans que l'Otan ne réagisse", a-t-elle déclaré.

La France demande un geste de la part de la Turquie : "Nous avons fait des propositions à l'Otan pour pouvoir rétablir les conditions d'un dialogue fructueux au sein de l'Alliance, mais nous demandons aussi à la Turquie de reconnaître que le l'embargo sur les armes doit être respecté", a-t-elle expliqué.

Plusieurs milliers de mercenaires turcs se trouveraient actuellement sur le sol libyen, selon l'armée française: "C'est extrêmement inquiétant. Aujourd'hui, des puissances étrangères s'invitent en Libye. Ceci complique encore la résolution du problème et en effet, il n'y aura pas de solution militaire. Donc, il est urgent maintenant que les différentes parties prenantes acceptent l'idée que la victoire ne sera pas militaire mais politique et que les puissances étrangères arrêtent de rendre cette situation encore plus compliquée", a indiqué la ministre des Armées.

Surveillance de l'embargo

Un avion de surveillance de la marine nationale a effectué un premier vol, en soutien direct à l’opération de l’Union européenne de contrôle de l’embargo sur les armes, a annoncé l’état-major des armées français. Parti de la base aéronautique navale de Hyères, le Falcon 50 a effectué trois heures de vol au nord des côtes libyennes, en liaison avec la frégate grecque Spetsai, seul navire de l’opération et sous les ordres de l’état-major d’opération Eunavfor Med Irini. l'objectif  est de contrôler les flux de navires, les possibles trafics (armes et pétrole). ''II a pu observer et rendre compte des mouvements maritimes" dans la zone, indique l’état-major français des armées.

Il a également " interrogé plusieurs navires sur leur chargement, leur provenance, leur destination et leur équipage, et a pris les photos nécessaires pour en rendre compte de la manière la plus complète". Après l'opération, le Falcon a rejoint Hyères, après avoir transmis à l’état-major d’Irini tout ce qu’il avait pu observer, pouvant documenter des faits, et permettant ensuite avec l’analyse de les faire remonter à la fois aux États membres, et à l’ONU.

'' Engagement promis, engagement tenu''

La France a promis, selon des informations, deux jours de vol par mois (tout comme la Grèce). Mais en visite au Quartier générale de l’opération à Rome, en Italie, Florence Parly a pu apprécier le manque de moyens, particulièrement en matière de renseignement. Ce qui remet en jeu la crédibilité de l’Union européenne. 

Noël Ndong
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