Population : " Nous serons deux milliards de moins que prévu d'ici 2100"

Vendredi, Juillet 24, 2020 - 14:56

D'après une nouvelle étude, la Terre comptera environ 8,8 milliards d'habitants d'ici 2100. Ce sont deux milliards de personnes de moins que les prédictions de l'ONU.

Environ 1,7 milliard de personnes, soit 22 % de la population mondiale, seraient atteintes de troubles de la santé susceptibles de causer des complications en cas d'infection par le virus Covid-19. C'est le résultat d'une étude mise en ligne par le CDC basée sur des relevés collectés au mois d'avril 2020 aux États-Unis. En 2018, l'ONU prédisait une population mondiale de près de 11 milliards d'habitants à l'horizon 2100.

Une nouvelle étude publiée dans la revue The Lancet offre une perspective différente.  Grâce à de nouvelles méthodes de projection, les chercheurs ont tenté de modéliser la mortalité, la fertilité, et les mouvements de population pour les 80 prochaines années, pour arriver au résultat final de 8,8 milliards de personnes d'ici 2100, soit deux milliards en dessous des prédictions de l'ONU.

Redistribution de la population

D'après les prédictions, la population connaîtra son apogée en 2064 avec 9,3 milliards d'habitants, avant de diminuer progressivement à mesure que la fin du siècle se rapproche. Plus d'une vingtaine de pays, dont le Japon, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Corée du Sud, ou encore la Pologne, verront leurs effectifs réduits de moitié. La Chine passerait de 1,4 milliard d'âmes à seulement 730 millions.

L'Afrique subsaharienne, pendant ce temps, triplerait en population, le Nigéria devenant le deuxième pays le plus peuplé au monde derrière l'Inde, avec 800 millions d'habitants. Selon les chercheurs, la chute du taux de fertilité amènera 183 pays sur 195 sous le seuil de renouvellement de la population sans la mise en place d'une politique d'immigration plus libérale. D'ici 2100, le Nigéria pourrait être le deuxième pays le plus peuplé et devenir l'une des dix puissances économiques mondiales.

De nouveaux ajustements à faire

"Ces prédictions sont une bonne nouvelle pour l'environnement, avec une réduction de la pression sur les chaînes de production alimentaire et une baisse des  émissions  carbone, ainsi qu'une opportunité économique significative pour certaines parties de l'Afrique subsaharienne",  commente Christophe Murray. ''Néanmoins, beaucoup de pays hors de l'Afrique verront leur nombre de travailleurs décroître et une inversion de la pyramide des âges, ce qui aura de profonds impacts négatifs sur l'économie''.

Afin de pallier ce phénomène, les chercheurs suggèrent la mise en place de politiques d'immigration plus libérales ainsi que la création de subventions pour les familles désirant procréer. Des efforts devront également être faits afin de subvenir aux besoins d'une population vieillissante. Si l'on en croit les chiffres, plus d'un quart de la population aura plus de 65 ans d'ici la fin du siècle, tandis que le nombre des personnes de plus de 80 ans passera de 140 millions à 866 millions.

Une nouvelle économie mondiale

Sur la base de ces projections, l'étudiant prédit également la redistribution des cartes sur le plan économique. Représentant aujourd'hui 24 % du PIB mondial en première place, le produit intérieur brut  des Etats-unis serait dépassé par la Chine tandis que l'Inde occuperait la troisième place. Si le Japon, l'Allemagne et la France conserveraient leur place parmi les dix économies les plus importantes au monde, l'Italie et l'Espagne passeraient des 15 premiers au top 30.

Par contraste, l'Indonésie monterait en 12e position tandis que le Nigéria prendrait place parmi les 10 plus grands. " La croissance continue du nombre d'habitants à travers le siècle n'est plus la trajectoire la plus probable pour la population mondiale'', conclut Murray. Déjà, nous serons 8,5 milliards d'humains sur Terre en 2030, selon l'ONU. Tous les deux ans, les Nations unies publient leurs estimations sur l'évolution de la population mondiale.

Noël Ndong
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