Mali : le Premier ministre appelle l'opposition à rejoindre le gouvernement d'union nationale

Mercredi, Juillet 29, 2020 - 15:52

Le Premier ministre malien, Boubou Cissé, a rencontré le 28 juillet l'imam Mamoud Dicko, pour lui demander de convaincre le mouvement d'opposition M5-RFP afin qu'il intègre le gouvernement d'union nationale.

Le chef du gouvernement, reconduit dans ses fonctions le 11 juin par le président Ibrahim Boubacar Keïta, a constitué un cabinet composé de six ministères régaliens, qui a pour première mission de former un gouvernement d'union nationale.

«La valeur ajoutée de cet exécutif restreint est de pouvoir négocier, dans les meilleurs délais, la sortie de la crise dans laquelle nous sommes» et «d'aller très rapidement vers la mise en place d'un gouvernement d'union nationale», a expliqué à la presse le Premier ministre à l'issue du Conseil des ministres.

«Je voudrais en profiter pour lancer un appel, un appel sincère à nos sœurs et à nos frères du M5-RFP et d'autres regroupements pour qu'ils entrent dans ce gouvernement », a-t-il dit. «J'aimerais dire qu'ils sont attendus et même fortement désirés en ce prochain attelage gouvernemental qui doit être mis en place incessamment», a poursuivi Boubou Cissé.

Dans un communiqué publié mardi matin, le M5-RFP a estimé que ce plan de sortie de crise ne «correspond aucunement aux attentes des Maliens », malgré les pressions des membres du Conseil de sécurité de l'ONU, qui ont exhorté lundi soir toutes les parties à «suivre ces recommandations sans délai».

L’ONU, pour sa part, a appelé au respect des recommandations de la CEDEAO. « Les membres du Conseil de sécurité ont exhorté les parties maliennes à suivre ces recommandations sans délai afin de surmonter les tensions, de donner la priorité au dialogue et de s'abstenir de tout acte susceptible d'alimenter les tensions et de menacer l'Etat de droit », a précisé l’ONU dans un communiqué.

Rappelons que les chefs d'Etat de la sous-région ont avalisé, le 27 juillet, lors d'un sommet virtuel de trois heures les efforts de médiation entrepris depuis des semaines par la CEDEAO, a indiqué le président en exercice de l'organisation régionale, le chef de l'Etat nigérien Mahamadou Issoufou.

Mais ils sont allés plus loin en évoquant pour la première fois un « régime de sanctions » contre ceux qui « poseront des actes contraires à la normalisation ».

En outre, les dirigeants ouest-africains ont insisté pour que les mesures de leur plan de sortie de crise soient mises en œuvre « au plus tard » le 31 juillet.

Yvette Reine Nzaba
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