L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) tient, depuis le vendredi 14 août, une conférence-atelier en marge de la journée de la jeunesse du parti avec pour thème central « Jeunesse pour un leadership orienté ».
Le forum de discussions a été une belle occasion pour les cadres du parti présidentiel de deviser avec les jeunes autour des enjeux politiques de l’heure avec, en filigrane, des stratégies à arrêter en fonction des prochaines échéances électorales. La séance inaugurale de ce forum avait été marquée par l’adresse du secrétaire général du parti, Augustin Kabuya, dont les propos dirigés vers le Front commun pour le Congo (FCC) avaient tout l’air d’un sévère réquisitoire. Pour ce cadre de l’UDPS qui a confirmé la mauvaise passe que traverse la coalition FCC-Cach à l’heure actuelle, le président Félix Tshisekedi a plus d’une fois sauvé les meubles grâce à ses bonnes dispositions d’esprit sans lesquelles la coalition au pouvoir aurait déjà éclaté. « Si le chef de l'État n'avait pas cette bonne éducation, cette histoire allait s'arrêter dès le premier mois que nous nous sommes retrouvés ensemble », a déclaré le numéro deux du parti présidentiel devant des centaines des jeunes rassemblés à ce qui tient lieu de permanence.
Pour tout dire, Augustin Kabuya tient le FCC pour responsable du malaise qui règne présentement au sein de la coalition sur fond de suspicion avec, à la clé, une guerre de tranchées entre cadres et militants de deux camps politiques. Il a manifesté son dépit de voir ce regroupement politique pro-Kabila s’inscrire dans une logique de récupération du pouvoir d’ici les élections de 2023 alors que son bilan est largement négatif en termes d’amélioration du vécu quotidien de la population congolaise. « Nos amis ont géré ce pays pendant 18 ans mais ils continuent toujours à rêver de récupérer encore le pouvoir pour nous maintenir dans des mauvaises conditions qu'ils nous ont laissés avant de partir », a-t-il lâché, sans mâcher des mots.
D’où le coup fourré asséné au mandat de Félix Tshisekedi que le FCC voudrait voir échouer, a confirmé Augustin Kabuya qui dénonce le plan machiavélique mis en place par certains acteurs politiques de cette plate-forme pour saper l’action de l’actuel chef de l’Etat. « Toutes les stratégies sont mises en marche pour faire échec à la vision du chef de l'État. Ce n'est pas normal », a-t-il déploré avant de révéler l’intention de la direction de l’UDPS de donner un second mandat à Félix Tshisekedi avec une majorité confortable au Parlement susceptible de lui permettre de gouverner selon sa propre vision.
A l‘endroit de la jeunesse de l’UDPS, Augustin Kabuya a tenu un discours d’exhortation afin de faire échec au projet sordide du FCC. « C'est pourquoi vous la jeunesse, vous devez prendre conscience. Vous, jeunes, devez être éveillés par rapport à la manipulation et à l'intoxication. Savez-vous comment certains hommes politiques utilisent la jeunesse pour se régler des comptes, pour obtenir leurs intérêts ?» a-t-il lancé à l’assistance essentiellement composée des jeunes.
Pour rappel, le climat au sein de la coalition FCC-Cach est, pour l’heure, très tendu. Depuis la mise en place de cette coalition, plusieurs crises se sont déjà déclenchées conduisant les deux camps de menacer de se retirer. Nonobstant le bémol mis par le chef de l’Etat lors de son dernier passage à Brazzaville sur fond d’un plaidoyer en faveur du maintien de la coalition, la tension est toujours perceptible dans les deux camps qui n’arrêtent pas de se lancer des pics via leurs cadres et militants respectifs, visiblement peu enclins à l’unité et au partage d’une vision commune.