Sadc : un sommet sur fond de menace terroriste au Mozambique

Lundi, Août 17, 2020 - 17:30

Les chefs d'État d'Afrique australe se sont réunis en sommet virtuel le 17 août. Au centre des préoccupations, la menace terroriste au Mozambique.

Le phénomène djihadiste, actif depuis trois ans dans le nord du Mozambique, près de la frontière avec la Tanzanie, inquiète la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc). Ainsi,  cette organisation entend passer à la vitesse supérieure depuis que les terroristes se sont emparés du port de Mocimboa da Praia, un lieu stratégique pour les entreprises internationales d'hydrocarbures qui entendent extraire de grandes quantités de gaz naturel liquéfié à l'avenir.

En effet, depuis trois ans, le groupe Al-Shabaab conquiert au fur et à mesure des villes de la province de Cabo Delgado. Jusqu’ici, peu d'acteurs régionaux s'intéressaient à ce phénomène terroriste dans le nord du Mozambique. Pas même le Mozambique qui a officiellement reconnu leur présence il y a quatre mois seulement.

Pourtant pendant cette période, les quelques centaines de jihadistes ont renforcé leur rang, tenant à présent tête aux forces spéciales mozambicaines. Beaucoup de paramètres ont changé. D'immenses réserves de gaz ont été découvertes au large du pays, attirant tous les géants mondiaux de l'hydrocarbure. Sauf que l'horizon s'assombrit pour ce futur Eldorado gazier depuis que ce groupe djihadiste baptisé Etat Islamique d'Afrique centrale a investi la ville de Mocimboa da Praia qui accueille des installations gazières. Cette réalité a vite attiré l’attention des autorités. La Sadc doit réagir. Réunis aujourd'hui, les chefs d'État de la Sadc vont débattre sur l'envoi ou non de troupes pour aider le gouvernement mozambicain. Cette promesse avait été formulée en avril, mais jamais concrétisée jusqu'à présent.

Signalons que, le 12 août, des jihadistes se sont emparés du port de Mocimboa da Praia, stratégique pour l'immense projet de gaz naturel liquéfié de la région, l'un des plus gros investissements en Afrique, auquel participe notamment le groupe français Total. Cette attaque met à l'épreuve les capacités de réaction des pays d'Afrique australe.

Pour rappel, la Tanzanie avait annulé le sommet de la Sadc en mars dernier en raison de la pandémie de Covid-19. Les ministres de la Santé de la Sadc, au cours d’une réunion extraordinaire à Dar es Salam, avaient recommandé une suspension temporaire des réunions physiques de la région et encouragé l'emploi de technologies modernes telles que les vidéoconférences, les appels par Skype et les webinaires, jusqu'à ce que le coronavirus soit contenu.

Josiane Mambou Loukoula
Notification: 
Non