Coup d’État au Mali : le président démissionne après son arrestation

Mercredi, Août 19, 2020 - 13:45

Arrêté le 18 juillet par des militaires putschistes avec son premier ministre et d’autres membres du gouvernement, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta a démissionné sous la pression vers minuit à la télévision nationale malienne ORTM

Après le renversement du régime IBK mardi 18 août, les putschistes maliens ont signifié qu'ils ne tiennent pas au pouvoir et ont appelé à la tenue des élections dans des délais raisonnables.

La déclaration des militaires, lue à la télévision nationale malienne, ORTM par le colonel-major, Ismaël Wagué invite toutes les parties de se joindre à eux pour mener ensemble une transition civile et politique qui va aboutir à l’organisation des élections. « Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire. La société civile et les mouvements socio-politiques sont invités à nous rejoindre pour, qu’ensemble, nous créons les meilleures conditions d'une transition politique civile conduisant à des élections générales crédibles pour l'exercice démocratique à travers une feuille de route qui jettera les bases d'un Mali nouveau », a-t-il défendu.

Ismaïl Wagué a également annoncé la fermeture des frontières jusqu'à nouvel ordre et instauré un couvre-feu de 21h à 5h du matin.

Rapelons que, ces événements interviennent dans un contexte déjà tendu au Mali, marqué notamment par des manifestations, depuis début juin dernier.

Les communautés régionales et internationales, en l'occurrence la CEDEAO, l'Union africaine, l'Union européenne et les Nations Unies, ont toutes condamné ce coup d'Etat.

Cependant, l'AFP affirme que le calme règne ce matin à Bamako. La capitale malienne portant néanmoins encore les stigmates des troubles au lendemain du coup d'Etat. Selon les journalistes de l'agence présents sur place, les traces des incidents qui ont ponctué ce renversement de pouvoir sont encore visibles dans la ville, notamment au domicile de l'ex-ministre de la Justice, Kassim Tapo, attaqué et incendié par des gens en colère. La présence des soldats n'est en revanche pas visible, tandis que l’administration et les banques sont fermées.

Charlem Léa Itoua
Légendes et crédits photo : 
-Le président malien déchut, Ibrahim Boubacar Keïta/ DR
Notification: 
Non