Kinshasa Solar City : le premier projet solaire d’envergure de la capitale

Jeudi, Août 20, 2020 - 16:23

Il est 12 heures, le cortège présidentiel pénètre dans le site de Menkao, une localité située à deux heures du centre-ville. C’est l’endroit choisi pour l’érection de la première station d’alimentation et de distribution en énergie solaire d’une capacité totale de 600 MW. En cette journée du mercredi 19 août, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, vient procéder à la pose de la première pierre.

Menkao, un quartier au cœur de la commune périphérique de Maluku, entre dans l’histoire de la ville de Kinshasa pour la construction de la première centrale solaire d’une capacité de 600 MW. « Cette centrale solaire engage Kinshasa dans une autre piste d’énergie », note le gouverneur de la ville province, Gentiny Ngobila. Lui et d’autres officiels RD-congolais, dont les représentants des institutions politiques et autres services de sécurité, les autorités coutumières et  les délégations étrangères, viennent assister à cet événement.  En effet, par sa taille, la centrale solaire en construction est classée parmi les plus grandes d’Afrique.

L’arrivée du chef de l’État donne officiellement le coup d’envoi des travaux qui devraient s’étendre sur une durée maximale de douze mois. « Le projet doit se terminer en une année. Vous allez me voir souvent ici », promet le représentant de Sun Plus LTD, une filiale de la multinationale The Sandy Group (TSG). En chiffres, le parc solaire en construction devrait produire les premiers 600 MW sur les 1 000 MW attendus dans le cadre du projet, une initiative de la société Sun Plus Ltd, en partenariat avec le gouvernement provincial de Kinshasa et la Snél. Il s’agit ainsi de la première étape du projet qui prévoit globalement la production et la distribution de 1 000 MW à travers plusieurs sites disséminés de la capitale. D’autres sites déjà identifiés vont produire les 400 MW restants.   

Le lieu choisi pour abriter le premier parc solaire kinois n’est pas le fruit du hasard. « Ce site sera connecté aux lignes de la Société nationale d’électricité (Snél) pour l’injection de la ressource énergétique supplémentaire dans le réseau de la société publique »,  renchérit son directeur général, Kayombo. Il s’agit malheureusement d’une énergie qui devrait être produite exclusivement pendant la journée, sous le soleil. Par rapport à cette difficulté technique, la Snél réfléchit déjà sur une  alternative : « Le complément pour la nuit viendra soit de l’hydroélectricité soit des batteries ». Quant à la capacité de combler effectivement le besoin en courant électrique à Kinshasa, le déficit actuel est estimé entre 200 à 300 MW.  Par ailleurs, en dehors du projet, la Snél met en œuvre des programmes de renforcement et de mise en conformité du réseau pour résorber le problème des poches noires dans la ville.  

Fruit de la coopération multilatérale

Le projet tire ses racines d’une volonté politique de produire plus d’électricité pour rencontrer une demande en pleine expansion avec le boom immobilier. La nécessité d’un partenariat entre l’État RD-congolais et la multinationale TSG dans plusieurs domaines, notamment l’énergie, la communication et le transport, a commencé à se faire ressentir dès septembre 2019. Le premier contact entre les autorités RD-congolaises et la firme remonte ainsi à cette période, mais le projet n’a pu aboutir à cause de la crise sanitaire de la covid 19. Il y a eu un second round de négociations pour une production énergétique avant le lancement de l’actuel projet. « Ce n’est que le début. Nous devions former un consortium avec d’autres entreprises partenaires. Nous sommes tous propriétaires, nous avons investi avec notre propre argent. Dans ce projet, 90 % du personnel employé seront originaires du Congo », précise le manager général, Dr Ruben. Il est prévu aussi un volet « transfert des connaissances » pour permettre aux RD-congolais de s’approprier ce projet.  

Parmi les partenaires du consortium, il y a d’abord l’Indonésie représentée à la cérémonie de lancement des travaux par une très forte délégation. Ce pays propose aussi son expertise dans d’autres domaines, notamment le chemin de fer et l’aviation. Ensuite, il faut citer la Turquie, le Singapour, l’Allemagne et les États-Unis d’Amérique. « Le projet ne sera pas supporté par un pays, mais par l’ensemble des partenaires qui ont donné leurs engagements. Je vous donne mon engagement personnel à développer d’autres branches au cours des prochains mois ». Quant à la mécanique retenue dans le partenariat conclu avec le gouvernement provincial, la Snél va acheter toute l’énergie photovoltaïque produite  pour l’approvisionnement en énergie supplémentaire du réseau national. Ce projet va contribuer ainsi à électrifier prioritairement les zones non électrifiées de la capitale. Nous y reviendrons.

Nom du projet

Kinshasa Solar City

Client

Gouvernement provincial de Kinshasa

Preneur

Snél

Vendeur

Sun Plus Ltd

Durée du PPA

25 ans

Tarifs

9.5 cents

 

Laurent Essolomwa
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