L’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) a organisé, le 31 août à Brazzaville, une cérémonie de recueillement et d’hommage en mémoire de son président fondateur, décédé le 24 août à Perpignan, en France, à l’âge de 88 ans.
Président de la République du Congo de 1992 à 1997, le Pr Pascal Lissouba a été inhumé provisoirement ce lundi dans le sud de la France en attendant le rapatriement de ses restes mortels. Au Congo, l’Upads, le parti politique qu’il a créé en 1991, lui a rendu un dernier hommage à son siège, situé au quartier Diata, dans le premier arrondissement de Brazzaville, Makélékélé.
En effet, la cérémonie, présidée par le premier secrétaire par intérim de l’Upads, Marcel Nzondo, a été marquée par un culte religieux officié par le pasteur Sylvain Ndolo de l’église évangélique du Congo, paroisse du centre-ville, et le recueillement proprement dit.
Selon l’officiant religieux, le Pr Pascal Lissouba fut un fervent protestant, membre de l’EEC et paroissien de Plateau. « Pendant son règne, ceux qui le côtoyaient en tant que chrétien, nous ont dit qu’ils quittaient le Palais présidentiel à pied et allait au petit temple ex-Trésor pour communier avec ses frères et sœurs dans la foi en Jésus-Christ. C’est la raison qui fait que nous soyons ici », a témoigné le pasteur Sylvain Ndolo, sollicitant une prière pour la consolation des familles chrétienne, biologique et politique de l’illustre disparu, ainsi que le retour en paix de ses restes mortels au moment opportun.
C’est, en effet, dans la charpente ardente, dressée dans la salle de conférences du siège du parti, habillée pour la circonstance en vert-blanc que des militants et sympathisants de l’Upads, des invités ainsi que des membres de la famille de Pascal Lissouba se sont inclinés devant sa mémoire.
Ils ont dit….
Le président du comité de coordination des obsèques, Marcel Nzondo, représentant le premier secrétaire : « Pascal Lissouba est un homme de paix, des sciences, d’Etat, un visionnaire. Son départ laisse un très grand vide que nous ne pourrons jamais combler, mais avec la force montante des jeunes, nous y parviendrons. C’est un legs qu’il nous a fait et nous devons l’entretenir. »
Clément Mierassa, ancien ministre et président du Parti social-démocrate congolais : « Homme des sciences, j’ai retenu qu’il aimait beaucoup le dialogue, le travail et qu’il avait une grande et belle vision pour le Congo, traduite à travers quelques phrases comme faire du Congo une petite Suisse. Je crois que nous garderons surtout de lui son aspect nationaliste qui s’est caractérisé par la renégociation des accords pétroliers qui a abouti à ce que nous appelons aujourd’hui le contrat de partage de production. Il laisse un héritage inestimable au Congo, à la jeunesse et je souhaite que nous en tirions énormément profit tant du point de vue politique que scientifique. »
Alain Akouala Atipault, ancien ministre de la Communication et des Zones économiques spéciales : « Nous sommes une jeune nation en croissance. Et dans la construction d’une nation, il y a des moments de dépassement, de communion et des moments de transcendance. Je crois que la disparition du président Pascal Lissouba doit être un de ces moments. Je souhaite vivement que cette inhumation à Perpignan soit véritablement provisoire afin qu’il puisse revenir sur la terre et soit inhumé avec tous les honneurs dus à son rang. C’est un homme qui avait une vision réelle de notre pays. »
Secrétaire d’État chargé de la science et de la technologie de 1993 à 1995, Bonaventure Mbaya a été également le dernier ministre de la Jeunesse et des Sports de Pascal Lissouba. « Je me réclame comme un héritier de Lissouba à double titre. Au plan universitaire, j’ai été formé par lui, car je suis biochimiste, généticien grâce à lui. C’est lui ensuite qui m’a parrainé pour rentrer au Centre national de recherche scientifique en France en qualité d’attaché de recherche. C’est encore grâce à lui que j’ai été nommé enseignant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar en 1989-1990. …Il faudrait que la nation tout entière lui rende un hommage pour avoir été le premier président élu démocratiquement et surtout pour l’ambition et la vision qu’il avait pour le Congo. »