Le président guinéen, Alpha Condé, sera candidat à sa propre succession lors du scrutin prévu le 18 octobre, alors que la perspective d'un troisième mandat a soulevé depuis octobre dernier une vague de protestations.
La candidature a été annoncée, le 31 août, dans un communiqué conjoint du Rassemblement du peuple de Guinée(RPG), parti au pouvoir, et des partis alliés. Les 5 et 6 août derniers au cours d’une convention, son parti l’avait « sollicité » pour qu’il se représente.
En réponse à cette sollicitation, Alpha Condé élu en 2010 et réélu en 2015, avait dit « prendre acte », sans formellement s’engager, mais en demandant à sa formation et à ses alliés de s’engager sur un programme centré sur les femmes, les jeunes et les plus démunis. « Si vous voulez que j’accepte votre proposition, il faut que vous vous engagiez à ce que le RPG redevienne ce qu’il était, un parti qui n’oublie personne », avait-il déclaré aux délégués de sa formation.
Suite à cette demande, les partis de la majorité ont soumis au président une « proposition de pacte » pour l’application de ce programme. Selon le communiqué, le chef de l’État a accédé à la demande de ses soutiens d’être leur candidat à l'élection présidentielle du 18 octobre prochain.
« Nous avons l’immense privilège et le bonheur d’informer la population guinéenne que celui-ci a accédé à notre demande. Le président Alpha Condé sera bien notre candidat à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 », dit ce communiqué, lu par le directeur général de la télévision nationale RTG.
Notons que la Constitution limite le nombre de mandats présidentiels à deux, mais l’adoption en début d’année d’une nouvelle Loi fondamentale, qui maintient cette limitation, permet à Alpha Condé de remettre les compteurs à zéro, selon ses partisans.
Lancée en octobre 2019 par le Front national pour la défense de la Constitution, formé des principaux partis d’opposition et d’organisations de la société civile, la mobilisation contre un éventuel troisième mandat d’Alpha Condé, plusieurs fois réprimée, a fait des dizaines de morts parmi les manifestants.
Alpha Condé, ancien opposant historique, est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu, après des décennies de régimes autoritaires dans cette ancienne colonie française d’Afrique de l’ouest.