Les Etats membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) n’ont pas toujours mis en place les réformes qui concourent à l’amélioration du climat des affaires, à la diversification des économies et au renforcement du capital humain, facteurs importants dans l'augmentation de la productivité.
C’est ce qui ressort du rapport annuel 2019, du Programme des réformes économiques et financières de la Cémac (Pref-Cémac), présenté par le secrétaire permanent dudit programme, Michel-Cyr Djiena Wembou, lors d’une conférence de presse animée le 3 septembre à Brazzaville.
Le pilier trois consacré, en effet, aux réformes structurelles est celui sur lequel des efforts restent à faire en terme de réalisation, a fait savoir le secrétaire permanent. Car, seulement 37,9% des actions à mener jusqu’en 2021 ont été accomplies. Concernant le volet dédié au renforcement de la diversification économique et au développement du secteur privé, seulement 36, 9% des actions ont été réalisées. S’agissant de l’objectif général en rapport avec l’amélioration du climat des affaires, 41% de mesures prévues par rapport à la cible 2021 ont été réalisées. A propos des formes alternatives au financement des économies à peine 33,9% des actions prévues ont été réalisées.
« Il reste beaucoup à faire sur ce pilier qui est central dans transformation des économies de la Cémac. En plus des mesures prévues dans ce programme de réformes, il serait bon que l’obligation de transformation local de plus de 85% des grumes de bois qui s’applique dans presque tous les pays de la zone Cémac soit étendue dans toutes les autres matières premières exploitées au niveau de notre sous-région », a indiqué Michel-Cyr Djiena Wembou .
Selon ce dernier, la diversification économique sera effective que si les chefs d’Etat donnaient la priorité à l’amélioration des recettes budgétaires non pétrolières plutôt qu’à la diminution des dépenses publiques. « Nous ne pouvons pas parler de la diversification si on améliore pas la qualité de la dépense publique », a affirmé le secrétaire permanent.
Systématiser l’orientation du contrat cyclique des politiques budgétaires, réformer les cadres des processus budgétaires en vue d’éviter l’accumulation des arriérés, mieux gérer la dette publique (interne et externe) pour financer les économies puis, résoudre le problème de l’énergie pour favoriser la transformation au niveau local ainsi que la création des chaînes de valeurs font aussi partie des défis que les politiques devront relever.
En outre, s’agissant de l’intégration régionale, visant à accélérer l’intégration physique et commerciale de la communauté, le rapport signale 54% des actions réalisées. L’accélération de l’édification du marché commun connait quant à elle, un taux de réalisation de 64% par rapport à la cible de 2021.
« On peut le constater sur les marchés de la sous-région où, la plupart des produits vivriers consommés viennent des pays voisins. Il s’agit des produits vivriers venant du Cameroun se retrouvant dans les marchés du Congo ou du Gabon, du ciment du Congo se retrouvant au Cameroun, etc. », a dit le secrétaire permanent.
En matière de politique monétaire et du système financier, on signale la reconstitution des réserves de change qui sont passés de 3776,7 milliards FCFA en 2019 à 4371,5 milliards en 2020, soit une hausse de 16%.
Rappelons que le Pref-cémac a été mis en place par les chefs d'Etat, pour faire face à la sévère crise économique qui frappe les pays de cette communauté depuis mi-2014.