Les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) vont organiser les 16 et 17 novembre prochains, à Bruxelles en Belgique, une table ronde sous les auspices du président de la République du Congo. Cette rencontre aura pour objectif de mobiliser près de 2563,4 milliards francs CFA pour financer les projets intégrateurs de la sous-région.
« Les chefs d’Etat ont demandé au Programme des réformes économiques et financières de la Cémac (Pref-Cémac) de prendre des dispositions nécessaires pour la mobilisation des partenaires techniques et financiers. Je peux vous assurer que contrairement à ce que l’on pourrait reprocher dans la préparation des tables rondes, cette fois-ci, le cahier des participants est prêt, une note conceptuelle a été établie sur chacun de ces projets avec une étude technique pour justifier le degré de maturité des projets », a rassuré le secrétaire permanent du Pref-Cémac, Michel-Cyr Djiena Wembou, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du rapport annuel 2019 du programme des réformes.
A la lumière des conditions de maturité, douze projets remplissant des critères internationaux ont été retenus, a indiqué le secrétaire permanent. Il s’agit entre autres, de la mise en place au sein de l’espace Cémac des infrastructures de base : transport, électricité et télécommunications, sans lesquelles aucun décollage économique n’est envisageable. Ces projets intégrateurs prennent également en compte les leviers critiques de compétitivité des économies modernes que constitue le développement du capital humain.
Notons que le choix de mettre l’accent sur les infrastructures de base s'explique du fait que la faiblesse de celles-ci est la principale contrainte à une croissance élevée au sein de l’espace Cémac et à la mise en œuvre effective de la politique d’intégration. La Cémac est la communauté économique la moins dotée en infrastructures et la moins intégrée sur le continent d’où la nécessité de développer les infrastructures pour libérer ses immenses potentialités et favoriser son intégration.
L'Afrique centrale a connu des performances économiques globalement satisfaisantes au cours des quinze dernières années. Mais la croissance demeure fragile et peu inclusive, car très dépendante de la production pétrolière et d'autres matières premières. Les questions de gouvernance, tout autant que les difficultés d'approvisionnement en eau et en énergie ainsi que les faibles communications internes ne permettent pas encore l'émergence d'un secteur privé compétitif indispensable à l'installation d'une croissance durable et inclusive.
En raison des lenteurs administratives enregistrées au niveau de la facilitation des transports et du commerce, le système des transports ne joue pas son rôle de moteur du développement économique des États et de l'intégration régionale. Le commerce intra-régional global reste, pour ces mêmes raisons, relativement faible (environ 3%).
Pour relever les défis de l’intégration et mettre à profit les immenses potentialités, les chefs d’Etat ont adopté la vision « 2025 » dont l’objectif est de « faire de la Cémac un espace économique intégré émergent où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain. »