Le président du Mouvement pour le rassemblement du peuple congolais (MRPC), Sylvain Edoungatso, se félicite de l’adoption récente de la loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi électorale n°9-2001 du 10 décembre 2001.
Le vote par anticipation des militaires, policiers et gendarmes, introduit dans le processus électoral au Congo ne cesse de susciter des réactions des acteurs politiques.
En effet, pour le premier coordonnateur adjoint du bureau de la coordination générale des partis du Centre, Sylvain Edoungatso, la Force publique qui a pour mission première de sécuriser les personnes et leurs biens ainsi que de veiller à l’intégrité du territoire national a aussi des droits civiques à remplir.
« C’est un débat éminemment politique. J’ai toujours défendu le vote par anticipation de la Force publique. C’est la bienvenue au Congo. C’est l’absence de ce procédé qui causait beaucoup de problèmes lors des élections dans notre pays. Partout où les élections ont connu des troubles, c’est toujours le politique qui commence et non la Force publique », a-t-il déclaré.
Faire confiance à l’administration
Selon lui, la Force publique n’appartient pas à un citoyen, non plus au chef de l’Etat actuel qui pourrait être frappé par la loi en cas de faute commise.
« Au MRPC, nous disons que ce vote par anticipation, soit deux jours avant le scrutin, est une très bonne chose. Même si elle est apolitique, la Force publique doit aussi voter, parce que ces gens sont également des citoyens congolais », a poursuivi Sylvain Edoungatso, évoquant la nécessité de faire évoluer la loi.
S’agissant de l’éventuelle tricherie dont certains acteurs de l’opposition mettent en avant pour justifier leur refus de cette loi, le président du MRPC pense que la configuration actuelle de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI) où les délégués des partis politiques sont des assesseurs dans les différents bureaux de vote doit rassurer toutes les parties.
« Je ne vois pas comment le militaire va tricher pendant que tout ce monde est présent. Nos collègues, les hommes politiques parlent de la tricherie. Nous devons commencer aussi à faire confiance à notre administration, même si le ministre de l’Intérieur peut appartenir à un parti, mais là il devient administrateur, donc le représentant de l’Etat », a-t-il conseillé.
Concernant l’élection présidentielle de 2021, le MRPC a annoncé sa participation à toutes les opérations prévues jusqu’au jour du vote pour éviter de pratiquer la politique de la chaise vide.
Ainsi, la prochaine session extraordinaire déterminera si le parti présentera son propre candidat ou soutiendra le candidat de son choix. « Le parti va convoquer une session extraordinaire pour regarder si on est prêt pour aller lutter avec les autres. Si on n’a pas un candidat, nous allons regarder les projets de société des autres candidats. Si on trouve celui qui cadre avec les idéaux et la vision du MRPC, c’est ce candidat que nous allons soutenir et mouiller le maillot ensemble », a indiqué Sylvain Edoungatso.
Quant au poste de 3e vice-président de la CNEI, dédié aux partis du Centre, mais resté vacant, il a estimé que la faute incombe aux dirigeants de cette formation politique et non à l’administration. « On a privilégié les querelles, les débats stériles, pour un seul poste », a-t-il dit en substance.
Le CSLC invité à jouer sa partition
Le président du MRPC a, enfin, dénoncé la campagne déguisée sur certains médias à quelques mois de l’élection présidentielle de l’an prochain. C’est ainsi qu’il a interpellé le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) qui devrait jouer pleinement son rôle de régulateur. « Si le Conseil cautionne ces dérapages, c’est qu’il est complice. Le président Philippe Mvouo avait convoqué les acteurs politiques au Palais des congrès pour attirer notre attention sur un certain nombre de choses. Dans certains médias locaux, notamment la presse écrite, par exemple, c’est très dangereux de lire ce qui est ventilé dans leurs colonnes. On constate qu’il y a l’incitation à la violence, à la haine et au tribalisme », a-t-il conclu, plaidant pour la tenue d’une élection apaisée et sans heurts au Congo.