Afrique : des technologies pour réduire le fardeau sanitaire

Jeudi, Septembre 10, 2020 - 13:30

L’adoption des technologies dans la santé pourrait aider les pays pauvres à dépasser les riches dans l'accès aux soins, estiment Microsoft et la Fondation Novartis.

Les Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la santé devraient révolutionner l’accès de millions de pauvres aux soins. Pour la Fondation Novartis et Microsoft, elles contribueront même à la prédiction et la prévention des maladies, réduisant ainsi le fardeau sanitaire en Afrique qui n’abrite que 3% des agents de santé au monde.

Selon  ces deux organismes, l’adoption des technologies, telles que l’Intelligence artificielle (IA), dans le secteur de la santé, pourrait contribuer à améliorer l’accès aux soins de santé dans les pays pauvres, faisant ainsi passer ces derniers devant les pays riches en termes d’accès aux soins et relevant ainsi les conditions générales de vie.

Le rapport « Réinventer la santé mondiale grâce à l'IA: la feuille de route vers la maturité de l'IA » – rédigé par la Commission sur le digital et l’IA dans la santé, créée en 2010 par l'Union internationale des télécommunications (UIT) et l'Unesco pour élargir l'accès au haut débit, afin d'accélérer les progrès vers les objectifs de développement nationaux et internationaux, et dirigé en commun par la Fondation Novartis et Microsoft – révèle que l'IA renforcera l'accès et améliorera les résultats tout en réduisant les coûts, par l’identification des problèmes de santé potentiels avant qu'ils ne surviennent réellement.

Actuellement, l'Afrique subsaharienne représente 12% de la population mondiale, mais fait face à 25% de la charge mondiale de morbidité, tout en n'abritant que 3% des agents de santé dans le monde. Cela devrait s’empirer avec la prévision de pénurie mondiale d'agents de santé estimée à 18 millions d'ici 2030. Or, les technologies dans la santé devraient pallier ce problème en permettant à des millions de personnes d’accéder à des conseils médicaux, diagnostics, soins de santé à distance. L’accès à des spécialistes s’en trouvera également grandement facilité.

D’après la docteure Ann Aerts, directrice de la Fondation Novartis et coprésidente du groupe de travail de la Commission sur le digital et l’IA dans la santé, « de nombreux pays sont mal préparés à faire face à une nouvelle maladie émergente telle que la Covid-19, en plus du fardeau actuel des maladies infectieuses et de la marée toujours croissante de maladies chroniques ».

Elle estime que « la technologie numérique et l'IA sont des catalyseurs essentiels pour repenser les systèmes de santé, afin qu’ils passent de la réactivité à la proactivité, puis à la prédiction et même à la prévention. Nous devons développer un écosystème durable pour l'IA dans le domaine de la santé, dans les pays où elle est la plus désespérément nécessaire. Cela doit se faire tout en garantissant l'équité et l'accès pour tous. Alors que les systèmes de santé se reconstruisent après la pandémie, l'innovation technologique doit être au cœur de l'agenda ».

Engagé dans la transformation numérique depuis 2016, le Rwanda est l’un des pays d’Afrique qui investit de plus en plus dans les technologies pour la santé. Les zones rurales du pays offrent un accès pouvant aller jusqu'à 60 000 personnes pour un médecin. Le gouvernement travaille avec un partenaire du secteur privé, Babylon Health, pour donner à chaque personne âgée de plus de 12 ans un accès à des consultations  sanitaires numériques. Plus de 30 pour cent de la population adulte du Rwanda s’est inscrite à ce programme. Le nouveau partenariat verra également l'introduction d'une plate-forme de triage et de vérification des symptômes, alimentée par l'IA.

Josiane Mambou Loukoula
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