Dialogue libyen au Maroc : les deux parties signent un accord global

Samedi, Septembre 12, 2020 - 10:30

Au terme de leurs réunions tenues au Maroc, les délégations du Haut Conseil d’Etat libyen et du parlement de Tobrouk ont annoncé, le 10 septembre, qu’elles sont parvenues à un accord global sur les critères et les mécanismes pour occuper les postes de souveraineté.

Dans un communiqué final conjoint lu en présence du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, les deux parties ont également convenu de poursuivre le dialogue et de reprendre les réunions durant la dernière semaine du mois de septembre, afin d’achever les mesures nécessaires qui garantissent l’application et l’activation de cet accord.

Par ailleurs, les deux parties au dialogue ont appelé l’ONU et la communauté internationale à soutenir les efforts du Maroc visant à réunir les conditions adéquates et à créer un climat propice pour parvenir à une solution politique globale en Libye.

En outre, elles ont renouvelé leurs remerciements et leur gratitude au roi Mohammed VI pour le soutien et l’assistance afin de surmonter la crise libyenne « et réaliser les espoirs du peuple libyen et ses aspirations à bâtir un Etat civil et démocratique qui jouit de la paix, de la sécurité et de la stabilité ».

Les parties ont aussi affirmé que leurs réunions, qui se sont déroulées dans « une atmosphère amicale et fraternelle marquée par la compréhension et le consensus, interviennent suite à leur conscience de la situation actuelle du pays, à différents niveaux. Une situation extrêmement dangereuse menaçant la sécurité, l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Etat, née des interventions étrangères négatives qui ravivent les guerres et les alignements régionaux et idéologiques ».

Ces réunions interviennent, selon les deux parties, en application de l’article 15 de l’accord politique libyen conclu à Skhirat et en confirmation des conclusions de la conférence de Berlin soutenant la solution politique et sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

La nomination des dirigeants de la banque centrale libyenne, de la société nationale pétrolière et des forces armées ont été les principaux points de litige.

La communauté internationale salue l’initiative marocaine

Le Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell s’est félicité de l'initiative marocaine d’accueillir le dialogue inter-libyen.

Il s’agit, selon lui d’«une contribution opportune aux efforts menés par l’ONU en cours», notant que «l’engagement des deux délégations en faveur d’une solution pacifique du conflit en Libye est encourageant».

Auparavant, l’UE, par la voix de son porte-parole, avait exprimé sa « reconnaissance » au Maroc pour ses efforts en faveur du rapprochement entre différentes parties libyennes en vue d’une solution durable à la crise politique dans le pays.

«Nous sommes reconnaissants au Maroc pour son rôle actif auprès des deux parties, en soutien au processus mené par les Nations unies. L’UE accueille favorablement toute initiative visant à soutenir le processus de médiation mené par les Nations unies et à faire progresser la résolution du conflit libyen par le biais d’un processus politique», a affirmé Peter Stano.

Même son de cloche du côté de l’Union africaine, qui a salué les efforts du Maroc en réunissant les représentants du parlement et du Haut Conseil d’Etat libyens en vue de relancer le processus d’une solution politique à la crise libyenne.

« J’encourage vivement les parties à s’engager dans cette voie pour le salut du peuple libyen», a fait savoir le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

Yvette Reine Nzaba
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