Ce projet gigantesque se fera en Afrique de l'est, entre l'Ouganda et la Tanzanie, au bord du lac Albert. Il y a quatorze ans, le groupe français Total a découvert deux nouveaux champs pétrolifères (Kingfisher et Tilenga dont la capacité est estimée à 6 milliards de barils).
Le géant français Total partagera son exploitation avec la China National Offshore Oil Corporation. Avec ce projet estimé à 20 milliards de dollars, l’Ouganda pourrait devenir le 5ème producteur de pétrole d’Afrique. Pour respecter les règles de l'art,
les deux entreprises prévoient de creuser 500 puits dans la région, et ont aussi planifié la construction d’un pipeline de près de 1 500 km. Or ce projet apportera un vrai développement dans la région, la construction de nouvelles infrastructures (routes, aéroport) et creera des emplois malgré un impact certain sur l'environnement que les deux groupes s'emploieront à diminuer.
Pour le WWF, le pipeline "va mener à des perturbations importantes, à la fragmentation [des écosystèmes] et à une augmentation du braconnage dans un habitat naturel dotée d’une importante biodiversité". De son côté, la NCEA déplore, dans le rapport d’impact produit par les deux firmes, l’absence de questionnements sur l’impact environnemental, et juge "sombre " l’avenir de la forêt de Bugoma – un sanctuaire de 400 km² pour les chimpanzés – ainsi que le futur des poissons du lac Albert fournissant 30 % de la pêche en Ouganda.
Au sujet du pipeline les deux firmes affirment que le tuyau sera enfoui jusqu’à deux mètres de profondeur sur la majorité de son parcours, qu’un couloir de 30 mètres de large au-dessus du pipeline sera entièrement dégagé de toutes les constructions, des cultures vivrières et des arbres.