La lenteur de la reprise du trafic aérien mondial a poussé l’IATA à lancer un appel aux gouvernements afin de trouver " de toute urgence" des moyens de rétablir la connectivité mondiale, en ouvrant les frontières et en maintenant les mesures d’aide pour soutenir les compagnies aériennes durant la pandémie de Covid-19.
L’Association internationale de transport aérien qui assure 82% du trafic aérien mondial a relancé un appel aux autorités : il faut " accélérer la levée des restrictions aux frontières et rétablir la connectivité globale".
L'appel de l’IATA reflète la "profonde frustration" de l’industrie dans un contexte où les politiques gouvernementales telles que la fermeture des frontières, les restrictions de voyage et les mesures de quarantaine "continuent d’éliminer la demande de voyages aériens". "La protection des citoyens doit être la priorité absolue des gouvernements. Mais trop de gouvernements combattent une pandémie mondiale en s’isolant, croyant que la fermeture des frontières est la seule solution. Il est temps que les gouvernements travaillent de concert pour mettre en place des mesures qui vont permettre la reprise de la vie économique et sociale, tout en maîtrisant la dissémination du virus ", a affirmé Alexandre de Juniac, directeur général dans le communiqué de l’IATA.
Le monde demeure largement fermé aux voyages, malgré l’existence de protocoles mondiaux permettant la relance sécuritaire de l’aviation élaborés par les gouvernements sous l’égide de l’OACI et avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les compagnies aériennes ont été clouées au sol pour la moitié d’une année. Et la situation "ne s’améliore pas" selon l’IATA. " En fait, dans bien des cas, les choses vont dans la mauvaise direction. Nous voyons des gouvernements qui remplacent la fermeture des frontières par des mesures de quarantaine imposées aux voyageurs aériens. Aucune de ces deux mesures ne va restaurer les emplois dans le secteur du voyage. Pire encore, des gouvernements modifient leurs exigences d’entrée avec peu ou pas d’avis préalable aux voyageurs, ou de coordination avec leurs partenaires commerciaux. Cette incertitude détruit la demande. Les voyages et le tourisme soutiennent 10% de l’économie mondiale ; les gouvernements doivent faire mieux pour la relancer ", soutient Alexandre de Juniac.
L’IATA propose un plan d’action en trois volets pour permettre aux gouvernements de rouvrir les frontières de façon sécuritaire
- La mise en œuvre universelle des orientations du document Paré au décollage de l’OACI.
- L'exploitation du travail de l’équipe spéciale du Conseil de l’OACI sur la relance de l’aviation (CART), par le développement d’un cadre de travail commun par les États pour coordonner la réouverture sécuritaire de leurs frontières à l’aviation.
- La mise au point de mesures de dépistage de la COVID-19 permettant la réouverture des frontières en réduisant le risque d’importation de la maladie.
L’IATA presse les gouvernements d’orienter les mesures d’aide vers deux domaines :
- L'aide financière : des pertes financières de 84,3 milliards de dollars pour l’industrie cette année, une réduction des recettes de 50 %, la viabilité financière de plusieurs compagnies aériennes est menacée. L’aide gouvernementale constitue une bouée de sauvetage essentielle.
- L'assouplissement réglementaire : le plus urgent concerne l’exemption de la règle du 80-20 sur les créneaux aéroportuaires, dite " on s’en sert ou on le perd".
Alexandre de Juniac conclut : " les gouvernements ont collaboré pour établir des lignes directrices en vue d’un redémarrage sécuritaire de l’aviation. Mais ils n’ont pas coopéré pour faire en sorte que ce redémarrage se réalise effectivement [...] Lorsque les frontières seront ouvertes sans mesures de quarantaine, les gens prendront l’avion. Mais il y a beaucoup trop d’incertitude sur la façon dont les gouvernements gèrent la situation pour que les passagers reprennent la confiance nécessaire aux voyages". Et si cela se poursuit, les dommages à la connectivité mondiale pourraient devenir irréparables, ce qui aurait des conséquences graves sur les économies et la santé publique".