Lac Tchad/Sahel : l'impuissance des armées face à Boko Haram et la situation au Sahel appellent à une action collective

Lundi, Octobre 5, 2020 - 12:28

La région du lac Tchad est devenue la base arrière de Boko Haram et de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap). On constate une multiplication des attaques contre des civils et  militaires. Alors que des capacités opérationnelles et de renseignement augmentent au Sahel.

Sur la rive nigériane du lac Tchad, un convoi de véhicules escortant le gouverneur de l'Etat de Borno est tombé dans une embuscade. L'attaque a fait 30 morts. Le gouverneur a pu y échapper. Par contre, il a subi une seconde attaque, 60 km plus loin. Les terroristes ont récupéré un véhicule blindé de transport de troupes, un camion contenant des armes à feu et six véhicules utilitaires. L'Iswap a fait scission du groupe jihadiste Boko Haram en 2016. Il a mené depuis de nombreuses attaques, notamment contre l'armée nigériane, au cours desquelles des milliers de soldats auraient été tués. Il contrôle plusieurs villes et villages. 

Les rives du lac Tchad, vaste étendue d’eau marécageuse truffée d’îlots qui s'étend aux confins du Niger, Cameroun, Nigeria et Tchad, sont devenus le repaire imprenable de Boko Haram et de l'Iswap de plus en plus actifs. Dans la lutte qui est menée contre le terrorisme d'extrémistes islamistes dans la région du lac Tchad, seule l'armée tchadienne continue à obtenir quelques résultats, irréguliers, contre Boko Haram. Elle a réussi récemment à tuer " 20  terroristes" et "libérer 12 otages civils", des mains de Boko Haram, à la frontière avec le Nigeria.

Depuis 2009, début de l'insurrection de Boko Haram, 36 000 personnes ont été par Boko Haram, dans la région. Et plus de deux millions de d'habitants déplacés.

Le président du Niger appelle à une action internationale au Sahel et dans le bassin du lac Tchad

Pour le président nigérien, Mahamadou Issoufou, seule une action internationale pourra rétablir la sécurité au Sahel et dans le bassin du lac Tchad.

Devant l'Assemblée générale des Nations unies(ONU), il a déclaré : "Les nombreuses menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales ne peuvent pas être résolues par les États pris individuellement, mais par une action collective de la communauté internationale". Il s’est félicité du renforcement des capacités opérationnelles et de renseignement des forces de défense et de sécurité au niveau national, de l'opérationnalisation de la Force mixte multinationale (Bénin, Cameroun, Niger, Nigéria et Tchad) dans le bassin du lac Tchad et de la Force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad).

Pour un financement pérenne de celle-ci, Mahamadou Issoufou a salué la proposition du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui a préconisé "de s'inspirer du modèle de la mission de l'Union africaine (UA) en Somalie ". Pour lui, la création de la coalition de lutte contre le terrorisme au Sahel, la mise en place d'un commandement conjoint pour toutes les forces militaires participantes dont celles françaises (Barkhane) et européennes (Takuba), le déploiement prochain par l'UA d'un contingent de 3 000 hommes, les initiatives de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest " sont autant d'éléments qui suscitent l'espoir d'une victoire sur notre ennemi commun : le terrorisme et le crime organisé ".

Noël Ndong
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