Soudan : les groupes rebelles déposent enfin les armes

Lundi, Octobre 5, 2020 - 16:49

Les autorités de transition du Soudan et la coalition rebelle ont signé, le 3 octobre à Juba au Soudan du sud, l'accord de paix historique qui vise à mettre fin à 17 ans de guerre civile dans le pays.

Cette signature officielle a scellé le traité de paix conclu fin août, après une année de pourparlers, entre le gouvernement de transition et le Front révolutionnaire soudanais.

« Nous avons conclu aujourd'hui un accord de paix. Nous sommes heureux. Nous avons accompli notre mission », ont déclaré les médiateurs sud-soudanais à l’AFP, parmi les cris de joie. Cet accord de paix constituait l’objectif No 1 du gouvernement de transition, dirigé à Khartoum par le Premier ministre Abdallah Hamdok et présidé par le général Abdel Fattah al-Burhane.

Parvenir à une entente négociée avec les rebelles dans les provinces éloignées du Soudan a été un objectif crucial pour le gouvernement de transition, qui a pris le pouvoir après qu'un soulèvement populaire a conduit l'armée à renverser le président Omar al-Béshir en avril 2019.

L’accord a été signé par le Front Révolutionnaire du Soudan composé de cinq groupes rebelles et de quatre mouvements politiques, issus des régions du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil Bleu. Du côté de Khartoum, le traité a été paraphé par le général Mohamed Hamdan Dagalo ou Hemedti, redoutable commandant des milices paramilitaires du Darfour. Les dirigeants régionaux et les représentants de l'Union européenne et des Nations unies ont également assisté à la cérémonie de signature.

Les dirigeants civils soudanais espèrent que cet accord permettra de relancer l'économie du pays tout en réduisant les dépenses militaires, qui absorbent une grande partie du budget national. « Cette signature va vraiment nous permettre de laisser la guerre derrière nous. Elle va apporter la démocratie, la justice, la liberté au Soudan. Nous sommes très heureux. C'est la fin de la guerre et l'économie du Soudan va repartir de l'avant », a déclaré un leader du Mouvement de Libération du Soudan.

L'accord compte huit protocoles: propriété foncière, justice transitionnelle, réparations et compensations, développement du secteur nomade et pastoral, partage des richesses, partage du pouvoir et retour des réfugiés et déplacés. Il prévoit également l’intégration des combattants dans l’armée régulière.

Ce traité de paix suscite toutefois des craintes, car deux puissants groupes rebelles - le Mouvement de libération du Soudan et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord - ne sont pas parties à l'accord.

Le Front révolutionnaire soudanais, centré dans la région du Darfour occidental, du Kordofan méridional et du Nil Bleu, fait partie du mouvement pro-démocratique qui a conduit au soulèvement contre Al-Bechir, mais les rebelles n'ont pas pleinement soutenu l'accord de partage du pouvoir entre les militaires et les civils. Cet accord prévoit un délai de six mois pour parvenir à la paix, qui s'est achevé en février.

Josiane Mambou Loukoula
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