Gabon : la grève des agents des régies financières plombe l’économie

Lundi, Octobre 5, 2020 - 14:43

La grève générale illimitée des agents des services des impôts, de la douane, des hydrocarbures et du Trésor public, entamée depuis près de trois mois cause des pertes quotidiennes énormes.

Ces agents réclament le paiement des primes, mais aussi le dépoussiérage des fichiers pour démasquer les agents fantômes payés à coup de milliards de FCFA par mois. Il y a certes un service minimum, mais les pertes quotidiennes deviennent trop importantes. Une situation qui fragilise le Gabon.

Un groupe de syndicats, qui se disent être la 3e voie, demande au gouvernement et aux autres syndicats de cesser le bras de fer et de revenir sur la table de négociations pour sauver le pays. L’appel du groupement syndical des agents de l’économie, du budget et des hydrocarbures résulte d’un constat alarmant. La grève engendre des pertes énormes. Les recettes publiques se réduisent en peau de chagrin.

Célestin Essono, président du groupement s'inquiète : « la sortie des conteneurs au port est bloquée. La collecte des fonds publics de l’État va au ralenti. La conséquence logique est l’agonie dans laquelle se trouve notre économie. » C’est fort de ce constat que le groupement demande aux autres syndicats et au ministre de l’Économie de mettre un peu d’eau dans leur vin : « Nous proposons : le Gabon d’abord et la mise de côté de l’ego. Il faut un élan patriotique pour l’espoir d’une sortie de crise sans délai. »

Nous sommes ouverts au dialogue, mais les négociations ne sont pas bloquées par la fédération des collecteurs d’impôts et taxes, se défend Sylvain Ombinda Talewa III, porte-parole de ce mouvement accusé d’être trop radical : « Personne n’a à gagner à être radical. Les pertes sont sèches et abyssales. C’est à l’administration d’ouvrir des négociations. »

« Nous saluons l’élan patriotique des syndicats qui font preuve de réalisme en tenant compte de la situation difficile que le pays traverse », a réagi de son côté le ministère de l’Économie sans toutefois fixer une date de reprise des négociations.

Josiane Mambou Loukoula
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