Renatura Congo, la Bouée Couronne, l’Association des patrons pêcheurs artisans (Appac) et l’Association pour l’autopromotion des initiatives communautaires de pêche (AICP) ont organisé en partenariat la 3e édition du festival de la mer. Dans un entretien avec Les Dépêches de Brazzaville le 5 octobre, Nathalie Mianseko, directrice de Renatura Congo, est revenu sur le rôle des océans ainsi que les temps forts de cette édition qui a eu lieu au Centre d’appui à la pêche artisanale de Pointe-Noire (Capap) situé à Songolo.
L’évènement entre dans le cadre de la journée mondiale de la mer qui a été célébrée le 29 septembre sur le thème « Des transports maritimes durables au service d'une planète durable ». Le festival de la mer est destiné à mettre en valeur la pêche artisanale, qui, au-delà d’être un véritable savoir-faire, représente une pêche raisonnée à l’écoute de son environnement. C’est aussi une occasion de célébrer la mer qui apporte d’innombrables services et bénéfices à l’Homme depuis toujours.
Nathalie Mianseko a expliqué que grâce à la richesse de leur vie marine, les océans produisent l’essentiel de l’oxygène présent dans l’atmosphère et stockent une quantité considérable de carbone. Ils jouent également un rôle primordial dans la régulation du climat, en favorisant les transports de chaleur et d’air mais aussi en étant à l’origine des précipitations. En parallèle, ce grand espace est un milieu propice pour de nombreuses activités économiques, le secteur de la pêche en premier lieu. Les communautés côtières en tirent la majorité de leurs moyens de subsistance.
Et pour la directrice de Renatura Congo, à l’heure des grands changements que connait notre planète, il est important de mieux faire connaître ce rôle vital des océans pour l’équilibre de notre planète, mais aussi de promouvoir la gestion durable des ressources halieutiques afin que ce patrimoine naturel bénéficie également aux générations futures. C’est dans cet objectif que Renatura Congo, la Bouée Couronne, l’Appac et l’AICP, quatre ONG ayant pour objet social la conservation de la nature et/ou la promotion de la pêche artisanale, organisent depuis 3 ans le festival de la mer.
Cette année, au vu du contexte sanitaire particulier, le format de l’évènement a dû être adapté. Si les premières éditions étaient ouvertes au grand public, la 3e s’est voulue plus intimiste afin de pouvoir respecter les mesures sanitaires actuellement en vigueur. Placée sous la houlette de la direction interdépartementale de la Pêche et de l’Aquaculture de Pointe-Noire et du Kouilou, à travers son représentant, Lambert Mokelo, gestionnaire du Capap situé à Songolo (arrondissement Mongo Mpoukou), ce festival, évènement festif et participatif, a été une occasion de renforcer les liens avec les utilisateurs traditionnels de la mer, en invitant un représentant de chaque village de pêche de la côte, entre Tchiamba-Nzassi (département de Pointe-Noire) et Longo-Bondi (département du Kouilou).
Une opération de ramassage de déchets a été organisée à Songolo
Une visite guidée du Capap en vue de faire découvrir son rôle et son fonctionnement a été proposée aux participants. Une ballade sur la plage a ensuite permis d’admirer l’impressionnant parc de pirogues basées à Songolo, mais aussi de sensibiliser à la gestion des déchets ménagers et finalement de réaliser une opération de ramassage des détritus sur cette plage. Répartis en dix équipes, les participants munis de gants et de sacs ont récupéré les déchets plastiques du poste de police jusqu’au Capac où lesdits déchets ont été déversés dans les bacs à ordures disposés sur ce site. Un exemple à suivre par les acteurs de la pêche ainsi que la population car ces détritus nuisent à leur environnement, à la vie marine, les poissons et les crustacés que l’Homme consomme.
Le festival s’est poursuivi dans les locaux de Renatura Congo. Un jeu de question/réponse par équipe, intitulé «Questions pour un pêcheur», a été proposé aux représentants des communautés de pêche. Dix-sept questions pour tester leur savoir et savoir-faire sur la pêche artisanale et les lois qui la régissent. Chaque groupe est ainsi réparti avec des lots, allant de l’imperméable (outil indispensable à l’exercice de la pêche en cette période de retour des pluies), en passant par des balises lumineuses de sécurité pour la signalisation en mer, des frontales, des couteaux ou un exemplaire de la loi sur la pêche maritime.
La journée s’est clôturée par le visionnage d’un documentaire sur la pêche artisanale au requin, produit par l’ONG Traffic. Il a donné lieu à des échanges riches sur la situation de la pêche au Congo. Unanimement, tous les acteurs ont convenu de l’importance de mieux gérer les stocks halieutiques. La 3e édition du festival de la mer a été rendue possible grâce au soutien de l’Union européenne et de la société PetroDive.