Voir ou revoir : « Le garçon qui dompta le vent » de Chiwetel Ejiofor

Vendredi, Octobre 9, 2020 - 15:42

Film drame d’environ 1h 53 min, sorti en mars 2019 sur Netflix, « Le garçon qui dompta le vent » est une belle aventure de courage et de réussite à travers un jeune adolescent de 13 ans.

 

Que ce soit devant ou derrière la caméra, l’acteur britannique d'origine nigériane, Chiwetel Ejiofor, a accompli un travail admiratif pour son premier film, « Le garçon qui dompta le vent », adapté du roman du même nom tiré de l’histoire vraie de William Kamkwamba.

Né en 1987 au Malawi, l'un des pays les plus pauvres d'Afrique, William Kamkwamba aspire dès son plus jeune âge à un autre avenir que celui de son père agriculteur : être un grand scientifique. En 2001, le Malawi est frappé par une terrible sécheresse, et William est contraint d'abandonner l'école pour aider sa famille à survivre. Mû par une incroyable détermination, l'adolescent se lance dans un projet audacieux, celui de créer un système ingénieux pour sauver sa famille et son village de la famine. C'est en observant la dynamo d'un vélo que l'ado qu'il était s'est mis en tête de construire un moulin à vent, à l'aide d'une pompe électrique trouvée dans une décharge, tout en suivant les conseils d'un vieux manuel.

« Le garçon qui dompta le vent » est littéralement émouvant et inspirant. Ce drame fort de Chiwetel Ejiofor est une belle réalisation, portée par une splendide photo de Dick Pope qui rend pleinement justice à la beauté des paysages africains. Ce drame emporte tout sur son passage, allant chercher une sensibilité enfouie au plus profond de chacun d'entre nous. L’œuvre est bien plus qu’un récit sur la désserte en eau et la famine mais bel et bien un hymne à la vie et à l'espoir. En effet, cette production montre le manque de développement de certains pays et la débrouillardise dont certains doivent faire preuve pour des besoins qui sont à la portée de tous dans d’autres coins du monde.

Ce film dénonce aussi la corruption des élus, la destruction de la flore et le mépris des riches envers les démunis. Une belle histoire, pleine d'humanité et de détresse, superbement mise en scène. Dans ce film, Chiwetel Ejiofor joue le rôle du père à travers le personnage de Trywell, au côté du jeune acteur kenyan, Maxwell Simba, totalement convaincant dans le rôle de William Kamkwamba. La mère de William, Agnès, est incarnée par l’actrice française d’origine sénégalaise Aïssa Maïga.  

Dans un entretien accordé à l’AFP, William Kamkwamba, aujourd’hui âgé de 33 ans, s’est dit touché que le film ait été tourné en Chichewa, une langue officielle du Malawi qui est aussi parlé en Zambie, au Mozambique et au Zimbabwe. Pour lui, ce film pourra inspirer de nombreuses personnes qui n’ont pas pu lire son livre. Le jeune homme, qui a étudié l'environnement aux États-Unis, lève aujourd'hui des fonds pour ouvrir un centre d'innovation avec une ONG, le « Projet des éoliennes qui bougent ».

Cependant, le choix de réaliser le film avec des acteurs étrangers avait suscité une vague de contestation au Malawi. En effet, de nombreux malawites dénonçaient le massacre du Chichewa et l’absence des acteurs locaux.

Merveille Jessica Atipo
Légendes et crédits photo : 
William, en compagnie de son père et quelques villageois, en train de réaliser le projet éolien/DR
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