Depuis un an, à chaque saison de remise du prix Nobel le plus prestigieux, celui de la paix, le nom de la jeune militante écologiste suédoise, Greta Thumberg, fait partie des potentiels récipiendaires. Elle était déjà la favorite pour remporter le prix l’année dernière lorsqu’il est allé au Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, pour avoir contribué à mettre fin à une impasse de 20 ans après la guerre avec l’Érythrée. Elle fait encore partie des favoris cette année et serait, si elle l’emporte, la deuxième plus jeune lauréate de près de 120 ans d’histoire des prix Nobel, après l’avocate pakistanaise pour l’éducation des filles Malala Yousafzai en 2014.
Même si la pandémie du coronavirus domine l’actualité en ce moment, tout le monde reconnaît que le changement climatique est à long terme beaucoup plus grave, et si rien n’est fait dans l’urgence, un réchauffement rapide de la planète entraînera probablement d’autres catastrophes, à l’instar des incendies records qui ont ravagé les États de Californie, de l’Oregon et de Washington, aux Etats-Unis ces derniers mois. Le combat de la jeune militante Greta Thumberg, devenu depuis deux ans le visage planétaire de l’urgence climatique porté par une jeunesse en phase avec son époque, a commencé à la vue de tous, le 20 août 2018, quand elle a entamé seule devant le Parlement suédois sa première «grève de l’école pour le climat», munie de son panneau éponyme qui ne la quittera plus. Son combat, baptisé « Fridays For Future », s’est depuis considérablement étendu. De la Suède à l’Australie, de l’Europe à l’Amérique, il a fait florès sur tous les continents, porté par une partie de la jeunesse.
Désormais habituée des grands sommets internationaux, Greta Thumberg ne manque pas une occasion pour faire passer son message et jouer pleinement son rôle de lanceur d’alerte. Son objectif est d’attirer l'attention et éveiller les consciences. Si lors de ses prises de parole certains de ses mots peuvent sembler violents, ils sont à relativiser au regard de l’ampleur du défi qui se dresse devant l’humanité. La jeune suédoise sait que pour favoriser le passage à l’action, elle doit créer un sentiment d’urgence.
La preuve que son message est pris au sérieux est que depuis deux ans, elle accumule les récompenses mondiales. Elle a remporté l’an dernier le prix « Right Livelihood », largement connu sous le nom de « prix Nobel alternatif », qui récompense les personnes ou associations qui travaillent et recherchent des solutions pratiques et exemplaires pour les défis les plus urgents de notre monde actuel. Prix doté d’un peu moins de 100 000 euros. En juillet dernier, la jeune militante pour le climat a aussi remporté le prix Gulbenkian pour l’humanité, une récompense portugaise dotée d’un million d’euros. Greta Thunberg avait promis d’en reverser l’intégralité via sa fondation à des associations de défense de l’environnement. La branche brésilienne du mouvement « Fridays for Future » et la « Fondation Stop Ecocide » en Afrique, avaient notamment reçu 100 000 euros chacune.
Au-delà de la notoriété qu’a pu obtenir la jeune suédoise au fil des ans, attribuer le prix Nobel de la paix cette année, à un acteur majeur de la lutte contre les changements climatiques, serait un signal encourageant, montrant que l’humanité a vraiment compris la gravité de la situation climatique dans laquelle se trouve la planète. N’oublions pas que le monde se dirige vers une température moyenne mondiale qui est de 3 à 4°C plus élevée qu’avant la révolution industrielle et c’est une mauvaise nouvelle pour notre santé, notre portefeuille et le tissu social.