Présidentielle en Guinée : l'ONU exhorte les acteurs politiques à combattre les discours de haine

Jeudi, Octobre 8, 2020 - 16:47

 Inquiète des discours et propos de haine prononcés par certains responsables politiques, en particulier les candidats à la prochaine élection présidentielle prévue le 18 octobre en Guinée, le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), Michelle Bachelet a fait le 7 octobre, une déclaration appelant les candidats à faire preuve de maîtrise.  

 « À quelques jours des élections prévues le 18 octobre, les appels aux affiliations ethniques, notamment aux ethnies Malinké et Peuhl ont été de plus en plus répandus et ont créé des divisions pendant la campagne. Les candidats ont également suggéré que des actes de violence pourraient se suivre après l'annonce des résultats. Compte tenu de l'histoire de la violence intercommunautaire en Guinée, je suis profondément préoccupée par une rhétorique aussi dangereuse de la part des responsables politiques qui pourrait, dans certains cas, constituer une incitation à l'hostilité, à la discrimination ou à la violence », a déclaré Michelle Bachelet.

« Il faut condamner l'incitation à l'hostilité, à la discrimination ou à la violence et à s'engager à garantir que les Guinéens puissent exercer leurs droits à la liberté d'expression, à la réunion pacifique et à la participation au processus électoral sans violence ni intimidation », a-t-elle ajouté.

Intervenant en sa qualité de conseillère spéciale par intérim pour la prévention du génocide et représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Pramila Patten a pour sa part invité tous les partis guinéens à récuser l’instrumentalisation, l'ethnicité et toutes formes de manipulations qui sèment les graines de la division à des fins politiques.

« De telles manœuvres sont extrêmement dangereuses et doivent être stoppées. Tout individu responsable d'incitation à la violence ou à commettre des atrocités sera tôt ou tard tenu responsable de ses actes devant un tribunal national ou international », a-t-elle déclaré avant de rappeler au gouvernement sa responsabilité première de protéger toutes ses populations contre les actes de violence.

Par ailleurs, pour Pramila Patten et Michelle Bachelet les responsables politiques doivent de leur côté envoyer un message fort portant sur l'interdiction catégorique du recours aux violences sexuelles.

« Le 28 septembre 2009 à Conakry au moins cent neuf femmes et filles ont été victimes de violences sexuelles, en raison de leur appartenance politique », ont-elles conclu.

Rock Ngassakys
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