4e Relico : l’édition de 2020 réunit les écrivains autour de leurs œuvres

Jeudi, Octobre 8, 2020 - 18:00

La quatrième édition de la rentrée littéraire du Congo (Relico) a pris ses quartiers, le 8 octobre, à la librairie Les Manguiers des Dépêches de Brazzaville. La cérémonie a été marquée par la leçon inaugurale portant sur le thème de l’évènement « Littérature, legs et mémoires ».

 Organisée par le Pen Congo en partenariat avec l’Association culture Elongo, le Club de lecture et écriture, la Librairie les Manguiers, avec le soutien de l’Union nationale des écrivains et artistes congolais (Unéac), la Relico qui se tient chaque année consiste en la présentation des livres parus au cours du dernier trimestre de l’année précédente et en cours. Elle a pour objectif de mettre en lumière le livre, l’édition, l’écrivain et le talent littéraire.

Cette quatrième édition qui se tient dans un contexte sanitaire particulier de la pandémie de la Covid-19 décernera deux grands prix notamment, le grand prix Jean Malonga du mécénat et le grand prix littéraire Jean Malonga de création. « La littérature congolaise se porte bien et, elle a encore de très beaux jours devant elle, c’est une littérature qui n’est pas restée en marge des succès… », a affirmé le président du Pen Congo, Florent Sogni Zaou tout en édifiant le public sur le grand prix littéraire, qui selon lui, sort des ateliers du peintre Rémy Mongo Etsion.

C’est un prix en bronze à la cire perdue représentant un livre ouvert sur lequel il y a sur la partie gauche une plume dorée symbolisant l’acte d’écrire, sur la droite s’impose un visage féminin avec des yeux clos et la bouche ouverte voguant entre pensée et déclamations.

Dans sa leçon inaugurale, Dieudonné Moukouamou Mouendo a fait une mise au point sur la triangulation littéraire, legs et mémoires. Selon lui, il est impossible de parler de mémoires, sans penser à l’histoire et à ses legs, c’est-à-dire à ses divers héritages.

La mémoire collective a servi à la fois le socle et la source des productions artistiques et littéraires negro africaines, a-t-il poursuivi. Artistes et écrivains devraient boire à la source africaine pour alimenter leurs œuvres. Dieudonné Moukouamou Mouendo a également souligné que la littérature est inséparable de l’histoire, car l’œuvre littéraire a une histoire qui lui est propre, mais dont on ne peut parler sans se référer aux grands moments de l’histoire générale.

Ainsi, toutes les littératures negro africaines se nourrissent d’une manière ou d’une autre d’évènements historiques et socioculturels vécus par les peuples qui les ont inspirées, les ont vus naître. Comme le disait Jean Pierre Makouta Mboukou « (...) le miracle d’un peuple, c’est son histoire, c’est elle qui l’explique, c’est par elle qu'il s’explique et s’éternise », a-t-il signifié.  

Par ailleurs, la littérature ne se contente pas de se nourrir de l’histoire, elle se donne aussi la tâche d’être un vecteur d’une généalogie de la mémoire. Les productions littéraires écrites et orales sont donc un moyen non moins négligeable de préservation de la mémoire. Littérature, mémoires et legs sont donc inséparables, car la littérature sert de gite à la mémoire historique et socioculturelle, ainsi qu’aux legs du passé dont elle permet la conservation et la transmission de génération en génération.  De même, la mémoire offre son gite à la littérature tout en alimentant des ressources de la tradition orale et des races des faits socioculturels et politiques.

Pour l’orateur, la littérature congolaise se caractérise par sa passion sociale qui s’annonce déjà dans le roman « Cœur d’Aryenne » de Jean Malonga. Ce roman qui dresse subtilement un réquisitoire accablant de la colonisation, constitue l’acte de naissance de la littérature congolaise ; il est aussi celui qui donne le ton de ce qu’est devenu le roman congolais, et constitue un héritage que les jeunes romanciers congolais d’aujourd’hui ont su conserver jalousement.

Littérature, legs et mémoires se tiennent, s’alimentent mutuellement. La littérature congolaise est une littérature qui porte en elle les marques du contexte historique socioculturel dans lequel sont nées et évoluent les productions. « Notre littérature est à la fois dévoilement d’une identité singulière, celle de la nation congolaise en occurrence ... », a déclaré Dieudonné Moukouamou Mouendo.

Pour sa part, Claure Kombo, conseiller aux lettres, à l’édition et à la vulgarisation littéraires, représentant le ministre de la Culture et des Arts, a, quant à lui, fait savoir que la littérature demeure toujours un arbre verdoyant et fleurissant depuis le pionnier Jean Malonga jusqu’aux écrivains de la nouvelle vague qui font tant honneur au pays. « Il ne se passe pas une seule journée où l’on entende parler d’une parution d’un titre d’un Congolais, à Brazzaville, à Pointe-Noire, en Afrique, en Europe, etc. », a-t-il indiqué.

Notons que la quatrième édition de la Relico fermera ses portes le 10 octobre prochain à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères par la remise des prix.

Rosalie Bindika
Légendes et crédits photo : 
Photo 1 : Dieudonné Moukouamou Mouendo, lors de la lecture de la leçon inaugurale (crédit photo/ ADIAC) Photo 2 : le public suivant les différentes allocutions à l’occasion de la cérémonie d’ouverture (crédit photo/ ADIAC)
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