Dans le cadre de la quatrième édition de la Rentrée littéraire du Congo (Relico), les pièces de théâtre « La carte d’identité du fleuve Congo » de Weldy Telemine Kiongo et « Diagnostic du monde » d’Yvon Wilfrid Lewa-Let Mandah ont fait l’objet de présentation, lecture d’extrait et dédicace le 8 octobre, devant un parterre d’hommes et femmes de lettres.
C’est sous la modération de Fidèle Biakoro que les écrivains congolais, Weldy Telemine Kiongo et Yvon Wilfrid Lewa-Let Mandah, ont eu le plaisir de parler de leurs œuvres au cours de cette quatrième édition de la Relico organisée sous le thème « Littérature, legs et mémoires ».
Publiée aux éditions Hemar en 2019, « La carte d’identité du fleuve Congo » de Weldy Telemine Kiongo est une pièce de théâtre, précisément une allégorie dans une forme dialoguée, structurée en dix tableaux. L’ouvrage met en scène quatre personnages clés qui réfléchissent chacun sur les conditions d’émergence d’une Afrique nouvelle, unie et prospère : le jeune Anangué, le diplomate, le père d’Anangué et l’écrivain. La question de fond que pose ce livre est de savoir comment résorber les tensions qui secouent périodiquement Brazzaville et Kinshasa, pour le bonheur de tous. Le public a salué la plume de l’auteur qui fait un pont historique entre les deux Congo. Néanmoins, certains participants ont déploré la figuration des photos dans la pièce de théâtre, qui pour eux, n’étaient pas nécessaires.
Dans la suite de la rencontre, le tour est revenu à Yvon Wilfrid Lewa-Let Mandah de parler de sa pièce de théâtre. Comme son titre et sa couverture l’indiquent, « Diagnostic du monde » est une autopsie du monde contemporain qui pointe du doigt tout ce qui ne va pas, tout en proposant les solutions idoines. Dans cette pièce de théâtre publiée en début d’année aux Editions+, le personnage principal est Homo Sapiens qui vient de Nament, une planète lointaine encore méconnue des scientifiques, parce que fruit de l’imaginaire littéraire de l’auteur. Homo Sapiens a la mission d’explorer la terre. De son constat, il s’avère que celle-ci est en état de détérioration excessivement avancée. Yvon Wilfrid Lewa-Let Mandah y brosse effectivement le tableau apocalyptique d’un monde en perdition.
« Ce tableau sombre traduit la cécité morale, la corruption et c’est l’homme lui-même qui porte les germes de sa propre destruction. Voyez-vous ce que font les scientifiques d’aujourd’hui. Alors que leurs études, travaux et inventions devraient servir à l’équilibre et au bien-être de la société, nous remarquons plutôt qu’elles sont à l’origine des conflits, guerres et biens d’autres fléaux. Comme le dit l’un des personnages, les savants sont devenus des savonnettes », a signifié l’auteur à l’auditoire. Pour lui, aucun pays n’est épargné dans ce tableau noir. D’où son appel à une prise de conscience.
Interrogé sur le lien entre l’ouvrage et le thème de ce rendez-vous, le dramaturge congolais a déclaré que « l’écrivain, comme le philosophe, est fils de son temps. Mon présent livre est le reflet des différents faits et maux de notre société. Effectivement, pour ceux qui viendront après nous, ce sera déjà une trace de l’histoire de notre époque, donc un héritage ».
Notons qu’après la présentation, la lecture d’extrait de textes et les échanges avec le public, les participants ont pu se procurer les deux ouvrages, dédicacés par leurs auteurs.