D’un coût estimé à 1,3 milliard de dollars, le barrage de Chollet, à la frontière entre le Cameroun et la République du Congo, est un projet de centrale hydroélectrique d’une capacité de 600 MW. En séjour en Europe, les dirigeants de la sous-région ont pu séduire des hommes d’affaires qui se sont dits prêts à financer ce barrage, ainsi que d’autres projets intégrateurs.
Le barrage de Chollet figure parmi les cinq projets intégrateurs que la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), à travers son Programme de réformes économiques et financières (PREF-CEMAC), tente de mobiliser des investisseurs notamment européens. Celui-ci a été lancé depuis 2010, via la signature d’un protocole d’accord par les chefs d’État du Congo et du Cameroun. Il sera construit sur la rivière Dja/Ngoko.
Deux lignes à haute tension d’évacuation d’énergie sont prévues : une de 700km au Cameroun et l’autre de 1500km au Congo. Le projet prévoit également d’alimenter les autres pays voisins comme la République centrafricaine, le Gabon et la Guinée équatoriale. La crise sanitaire de Covid-19 a sans doute retardé l’évolution du dossier puisque le processus d’appel d’offres international restreint est quasiment bouclé.
Pour le secrétaire permanent du REF-CEMAC, Michel-Cyr Djiena Wembou, l’offensive internationale menée du 5 au 9 octobre en France a été un succès. « Le bilan est positif en ce sens que nous avons eu des manifestations d’intérêt pour des projets qui peuvent être montés sous forme de partenariat public-privé. Cela signifie qu’un développeur ou un investisseur privé peut venir monter son projet qui sera informé sous forme de BOT (Construction-exploitation Transfert), avec à la clé un contrat de concession sans incidence sur les budgets des Etats », a signifié Michel-Cyr Djiena Wembou.
En outre, le Fonds d’appui au développement communautaire s’est engagé en faveur de l’Université inter-État Cameroun/Congo et a annoncé la mise à disposition pour l’année prochaine des fonds nécessaires pour le fonctionnement des deux établissements : l’école supérieure internationale de génie numérique basée à Sangmélima (côté Cameroun) et l’école de l’agroforesterie, des sciences et technologies appliquées basée à Ouesso (Congo).
Cet établissement est aussi ouvert aux étudiants des autres pays d’Afrique et du monde. Une autre faculté consacrée à la formation aux métiers du bois et le siège de cette université sont en cours de construction à Ouesso, au nord de la République du Congo. À en croire le secrétaire permanent du PREF-CEMAC, un pas important a été franchi vers la consolidation des activités de l’université inter-État. « Nous attendons la phase de la conclusion et du début des négociations », a-t-il dit.
Par ailleurs, les investisseurs se sont intéressés aux projets de construction d’un port sec à Dolisie, au sud Congo, d’un autre port sec à Beloko, à l’ouest de la Centrafrique, et au projet d’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad.
En rappel, la mission des autorités de la Cémac a été conduite par le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Portefeuille public, Gilbert Ondongo, qui assure la présidence du PREF-CEMAC. Il était accompagné de ses homologues centrafricain Félix Moloua, gabonais Jean Marie Ogandaga, tchadien Tahir Hamid Nguilin, ainsi que du président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale, Furtunato Mbo Nchama.