Investissement : la BAD plaide pour des partenariats stratégiques avec les entreprises nordiques

Mardi, Octobre 13, 2020 - 17:01

Lors d’un webinaire, le 8 octobre, le vice-président de la Banque africaine de développement, chargé du secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation, Solomon Quaynor, a fait un plaidoyer, par visioconférence, en faveur des investissements à caractère stratégique en Afrique

Des membres de l’association des entreprises nordiques et africaines (NABA) ont également pris part à cette réunion virtuelle, organisée par le ministère norvégien des Affaires étrangères, la NABA (Nordic African Business Association), l’entreprise européenne basée à Oslo, Scatec Solar, et l’institution financière Africa Finance Corporation. Elle visait à mettre en lien les entreprises du nord de l’Europe avec le continent Africain.

Solomon Quaynor s’est adressé, notamment, à des représentants d’entreprises nordiques, des secteurs public et privé. Dans son exposé, il a souligné que, « le mandat de la Banque visant à stimuler le développement économique durable et les progrès sociaux sur le continent a permis de lever neuf milliards de dollars de prêts commerciaux à des conditions concessionnelles en 2019 ».

Ces prêts, a-t-il ajouté, ont été affectés à la réalisation des priorités stratégiques de la Banque, les « High5 », à travers des activités transversales clés : intégration de la dimension genre, appui aux marchés fragiles et projets respectueux du climat. « Au moins un quart des ressources a été dirigé vers le secteur privé », a précisé Solomon Quaynor.

L’un des exemples de ces affectations est celui de la mine et du port de Boké en Guinée, présenté comme projet « véritablement transformateur ». Ce projet, qui intègre des infrastructures destinées à une exploitation minière, auxquelles se sont ajoutées des infrastructures de transport connexes, a bénéficié d’un prêt de premier rang de la Banque africaine de développement d’un montant d’environ cent millions de dollars, avec un délai de remboursement de quatorze ans, dont une période de grâce maximale de trois ans.

Le projet devrait accroître de quatre cent millions de dollars le PIB de la Guinée et de trois cent millions de dollars la balance commerciale du pays chaque année au cours de la phase opérationnelle. Plus de quatre mille emplois seront créés au cours de sa phase de construction, ainsi que sept cent emplois permanents et mille cinq cent emplois temporaires au cours de sa phase opérationnelle.

Les projets agro industriels pour lesquels la Banque sollicite l’appui de ses partenaires nordiques comprendront ceux à forte valeur ajoutée, et compétitive, liés à des produits tels que le cacao, le coton ou l’élevage. Leur mise en œuvre devrait tirer partie de l’accord signé sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui va créer un vaste marché unique de 1, 2 milliard de personnes. Ils ajouteront de la valeur et « permettront à la production africaine de participer davantage à ces chaînes de valeur et d’augmenter les emplois et les revenus du secteur privé et de l’économie africaine », a déclaré Solomon Quaynor.

Relever les défis aux projets de financement et de bancabilité

Solomon Quaynor a rassuré les participants sur le fait que la question de la bancabilité est toujours prise en compte. Elle comprend les risques liés au marché, à la rentabilité et à la trésorerie, l’absence d’un environnement propice à l’investissement, les évaluations d’impact environnemental et social (ÉIES) de qualité et les questions relatives à l’intégrité des promoteurs et des contractants.

Certaines questions ont concerné la disponibilité des financements des projets cités pour les investisseurs, les financements commerciaux et la possibilité pour la Banque de financer des projets touristiques. Le vice-président a expliqué que, la Banque apporte son soutien à tous les projets qui favorisent le développement économique, mais elle a décidé d’être sélective et de se concentrer sur les domaines où elle détient un avantage « comparatif ».

« La Banque est dorénavant plus sélective et cible de grands projets d’industrialisation transformatrice. Nous appuyons également les institutions financières afin de soutenir indirectement de petits projets. Nous allons également faire davantage pour maximiser nos prêts directs en utilisant des garanties afin d’attirer d’autres investisseurs privés », a-t-il poursuivi.

Dans des domaines comme les énergies renouvelables hors réseau, le vice-président a précisé qu’ils apportent leur soutien à travers des plateformes comme le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA). « Il nous faut des projets bancables et des plans d’affaires crédibles, et nous devons nous assurer que les ESG (critères environnementaux, sociaux et gouvernementaux) et les travaux de conformité ont été réalisés », a-t-il conclu.

Yvette Reine Nzaba
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