Après plusieurs mois de rupture, le sélectionneur des Diables rouges locaux a repris du service en vue de préparer la 6e édition du Championnat d’Afrique des nations, prévu du 16 janvier au 7 février 2021 au Cameroun. Au cours de cette interview, Barthélémy Ngatsono s’est montré confiant quant à la capacité de ses poulains à franchir un palier lors de cette compétition.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B) : Vous reprenez du service après plusieurs mois, comment se présente le programme de préparation des Diables rouges locaux dont vous avez la charge ?
Barthélémy Ngatsono (B.N) : Nous avons un programme bien établi parce qu’il y a eu une première phase où nous avons regroupé les enfants. Cela s’est bien passé sauf qu’on n'a pas eu tout le monde au départ parce qu’il y a eu des exigences sur le coronavirus. Il fallait que tout le monde passe des visites et ait son certificat. La deuxième nous la reprenons le 16 octobre. Cette fois-ci, ça va être un peu plus sérieux. Parce qu’à cette étape, on aura des tests à faire pour essayer un peu de retrouver les aptitudes de tout un chacun, ce qu’il présente pour que nous puissions bien élaborer notre programme de travail par la suite. Le programme est très long. Depuis octobre là où nous avons commencé jusqu’en janvier, on aura des petites séquences, des journées au cours desquelles on va relâcher les enfants. De plus en plus, nous serons avec les enfants jusqu’à la fin. Nous avons prévu des matches d’entraînement et des sorties. Si tout se passe bien logiquement on aura deux sorties.
L.D.B. Au niveau interne, il n’y a que l’AS Otoho et l’Etoile du Congo qui sont autorisées à reprendre les entraînements, comment allez-vous faire pour livrer les matches amicaux que vous prévoyez ?
B.N. Nous sommes en train de prendre déjà certaines dispositions. De toutes les façons, les trois équipes sont concernées par les compétitions africaines. Nous serons obligés de jouer des matches d’entraînement entre nous. C’est déjà ce que nous avons entrevu comme démarche. Ça va se passer comme ça en attendant que nous puissions avoir des matches au niveau de l’extérieur.
L.D.B. Vous parlez des matches à l’extérieur, peut-on connaître déjà le programme ?
B.N. Vous ne pouvez pas travailler sans programme. Nous en avons un que nous avons déposé à la Fédération congolaise de football. C’est un projet qui peut toutefois subir des modifications par rapport à ce que nous pourrons rencontrer chaque jour.
L.D.B. Dans quel état de forme avez-vous trouvé vos poulains pendant cette reprise ?
B.N. Pour l’instant, on ne peut pas parler de forme. Vous savez sept mois c’est beaucoup. C’est pour cette raison que nous insistons sur des tests qui seront mis à la disposition des joueurs pour justement nous permettre de connaître leur niveau exact. Mais il y a de l’enthousiasme. Vous voyez, les enfants ont envie de travailler. C’est un plaisir pour eux de se retrouver après autant de mois de rupture.
L.D.B. Avant la rupture, l’attaque était le secteur le plus décrié. Comment redynamiser la ligne attaque en l’absence du championnat ?
B.N. L’attaque c’est la maladie du football congolais. Je crois que le meilleur buteur c’est un joueur étranger. Quand on n’a pas de véritable buteur, il faut miser sur le collectif. C’est notre stratégie. On va mettre l’accent sur le collectif. Ce n’est pas pour la première fois. D’ailleurs pour qu’on se qualifie, c’est un défenseur qui avait marqué. Il n’est pas dit que seul l’attaquant doit marquer le but. Un défenseur ou un milieu peut marquer. On voit Sergio Ramos avec le Real. L’attaque, je ne pense pas que ce soit un problème. C’est le football. Selon la règle c’est tout le monde qui attaque et tout le monde qui défend. Le but peut provenir de n’importe quel joueur, pourvu qu’il soit mis dans les conditions qui lui permettent de marquer le but.
L.D.B. Le programme de la compétition et les adversaires étant connus, quel est votre jugement sur votre groupe dans lequel on retrouve la RDC, le Niger et la Libye ?
B.N. Je me réserve de tout commentaire. Je sais que ça va être vraiment dur. Pour l’instant ce qui me préoccupe, c’est la préparation, à l'issue de laquelle je pourrai apprécier mon équipe. Je sais que c’est une compétition. Je connais les attentes du football congolais, de ses dirigeants, du ministère des Sports et de l’Education physique et des joueurs eux-mêmes, parce qu’ils ont besoin qu’on parle d’eux. Chacun de nous a une ligne directrice à pouvoir mettre en place pour qu’on parle de notre football. De toutes les façons, toutes les équipes engagées à cette compétition subissent les mêmes sanctions. Nous ne serons pas pardonnés au cas d’échec. C’est ce que nous savons. A nous de prendre toutes les dispositions pour ne pas passer à côté de notre objectif.
L.D.B. 2018 vous étiez quart-finalistes, quelles sont les ambitions pour 2021 ?
B.N. Dans la vie d’un homme, les ambitions doivent être toujours à la hausse. Oui on s’est arrêté en quart de finale, le souhait serait de faire plus que ça parce que dans cette compétition les gens ne vont plus nous négliger. Ils nous prendront cette fois-ci au sérieux. Ce qui veut dire que ça ne va pas être facile. Il faut seulement travailler, je crois qu’on pourra. J’ai la foi qu’avec ses enfants nous pourrons sortir de là la tête haute.
L.D.B. Pour conclure
B.N. Laisser nous d’abord travailler. On se retrouvera juste avant notre départ même quand nous allons livrer nos matches d’entraînement.