Il y a donc quatre-vingts ans Brazzaville se voyait sacrée « Capitale de la France Libre » par le général de Gaulle, l’homme qui avait lancé quatre mois plus tôt, depuis Londres, un appel à la résistance auquel l’Afrique centrale s’était vite, très vite ralliée, devenant le pivot de la relève de la France face à l’Allemagne nazie. Un évènement, ou plutôt un tournant historique que la suite de cette grande aventure, marquée par la montée des troupes françaises vers le nord de l’Afrique puis le débarquement de Provence, a quelque peu occulté mais qui retrouve aujourd’hui sa juste place dans l’épopée de la Deuxième Guerre mondiale.
C’est bien chez nous en effet, à Brazzaville, que la France a retrouvé son honneur que le régime de Vichy et le maréchal Pétain avaient sali en se pliant sous le joug d’Adolf Hitler et des Nazis qui l’entouraient. Une aventure courageuse et magnifique que la libération de l’Europe par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France libre avait reléguée au second plan de l’Histoire alors même qu’elle aurait dû figurer en bonne, très bonne place dans la relation de ce passé commun.
Commémoré ce 27 octobre 2020, le quatre-vingtième anniversaire de la venue chez nous du général de Gaulle et de la publication du Manifeste de Brazzaville qui s’ensuivit sera marqué très précisément par un Colloque scientifique qui retracera minutieusement, deux jours durant, les différentes étapes de la libération de la France, mais aussi le lent et puissant processus qui permit aux peuples africains, vingt années plus tard, de retrouver leur propre indépendance, d’acquérir leur propre liberté. Ouvert ce matin par la plus haute autorité de l’Etat congolais, le président Denis Sassou N’Guesso, en présence des dirigeants de tous les pays de l’Afrique centrale, cet échange entre les historiens et les intellectuels permettra d’éclairer les pages de notre grande et belle Histoire commune.
Dans ce moment très particulier que nous allons vivre nous ne saurions trop conseiller à celles et ceux qui veulent prendre la juste mesure des faits ayant conduit à la libération de la France puis à l’indépendance des pays africains de lire avec attention le numéro spécial que nous consacrons nous-mêmes à ces temps passés. Téléchargeable dans sa version numérique, cette édition de notre quotidien, qui est diffusée dans sa version imprimée sur les deux rives du fleuve, est accessible partout en Afrique et dans le monde. Bonne lecture !