Les négociations se poursuivent actuellement avec d’autres mouvements rebelles du Darfour non signataires de l’accord de Juba du 3 octobre dernier. Il s’agit principalement du Mouvement populaire de libération du Soudan Nord que dirige Abdelaziz al-Hilu et du Mouvement de libération du Soudan d’Abdelwahid el-Nour.
Si Khartoum et le Front révolutionnaire de libération, une alliance de cinq groupes armés et quatre mouvements politiques issus du Darfour, des Etats méridionaux du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, sont parvenus à un accord historique, il faut noter que beaucoup reste encore à faire pour que Khartoum s’entende avec les absents de Juba. Cela est d’autant vrai malgré le fait que les dirigeants soudanais ont réussi à signer un accord de « cessation des hostilités » avec le Mouvement populaire de libération du Soudan d’Abdelaziz al-Hilu, l’un des deux derniers groupes rebelles - avec le Mouvement de Libération du Soudan d’Abdelwahid Nour - ayant refusé à ce stade de se joindre à l’accord de Juba.
Dans le but d’asseoir la paix dans l’ensemble du pays, le gouvernement soudanais cherche maintenant à trouver un terrain d’entente avec Abdelaziz al-Hilu, avec qui des discussions sont déjà bien engagées, mais aussi avec Abdelwahid el-Nur qui reste toujours réfractaire.
Khartoum ne cesse ces derniers temps de réitérer sa détermination à parvenir à un règlement définitif de la situation en Darfour. Ce vœu exprimé par le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, est partagé par le chef de la mission conjointe ONU-UA au Darfour, le Sud-Africain Jeremiah Mamabolo, au nom du secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, ainsi que par les chancelleries occidentales, selon lesquelles « un accord de paix partiel serait précaire ».
Selon des sources proches de la médiation, des discussions formelles ont commencé fin octobre. Une source diplomatique signale aussi que les parties concernées travaillent présentement sur l’établissement d’un mécanisme visant à lever les obstacles pour une négociation globale.
En attendant d’en savoir davantage, les observateurs avancent que Abdelwahid Nour est l’obstacle principal parce qu’il refuse toujours toute discussion avec Khartoum, au motif que « la situation sur le terrain n’a pas changé ». « Ce qui le met en difficulté dans ses propres rangs, où les signes de dissidence se sont multipliés ces derniers mois », déplore-t-on.
Notons que l’accord de Juba, qui consacre le retour à la paix au soudan et met officiellement fin à dix-sept ans de guerre, prévoit le démantèlement des mouvements armés et leur intégration dans les forces régulières soudanaises. Il aborde des questions aussi variées que la sécurité, la propriété foncière, la justice transitionnelle, les réparations et compensations, le développement du secteur nomade et pastoral, le partage des richesses et du pouvoir, ainsi que le retour des réfugiés et des déplacés. En ce qui concerne les mouvements armés, le texte stipule qu’ils devront à terme être démantelés et que leurs combattants devront rejoindre l’armée régulière, qui sera réorganisée pour être représentative de toutes les composantes du peuple soudanais.