Célébration : l’environnement, victime silencieuse en temps des conflits

Jeudi, Novembre 5, 2020 - 14:00

Le 6 nombre de chaque année, la communauté internationale célèbre la journée mondiale de la préservation de l’environnement en temps de guerre et de conflit. « Depuis que la guerre existe, l’environnement et les ressources naturelles en sont les victimes silencieuses », que cela cesse a souhaité Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies et en appelle aux pays d’en tenir compte 

« Depuis que la guerre existe, l’environnement et les ressources naturelles en sont les victimes silencieuses. Les récoltes sont incendiées, les puits pollués, les sols empoisonnés et les animaux tués. Les objectifs ne sont pas toujours les mêmes : on peut vouloir se procurer un avantage stratégique, démoraliser des populations locales, venir à bout d’une résistance ou tout simplement nourrir ses soldats. Mais, même lorsqu’elles ne sont pas intentionnelles, les conséquences sont toujours catastrophiques. Nous assistons à des actes de destruction purs et simples, notamment le rejet de polluants et de substances dangereuses. », a-t-il dit

Pour l’orateur le monde entier est témoins des bouleversements sociaux, comme la création de populations de réfugiés qui, à leur tour, mettent plus rudement les ressources à contribution. Et puisque la plupart des conflits se déroulent dans les pays pauvres, nous constatons les ravages économiques infligés par les guerres à des populations vulnérables qui sont les moins outillées pour faire face aux dégâts subis par leur environnement et pour surmonter un ralentissement du développement.

Dégâts constatés dans certains endroits de la planète

Pendant la guerre du Golfe de 1991, les puits de pétrole du Koweït ont été délibérément incendiés et des millions de litres de pétrole brut ont été déversés dans les voies d’eau, en Libye par exemple, l’environnement paie un lourd tribut. Au Cambodge, 35 % de la couverture forestière a été détruite pendant les 20 ans qu’ont duré la guerre civile et les troubles. Au cours du conflit en Angola, le nombre des animaux sauvages a diminué de 90 % et, pendant la guerre du Viet Nam, des millions de tonnes d’agent orange ont été pulvérisées au-dessus des jungles de ce pays, ce qui a eu pour effet de dépouiller de toute végétation de vastes zones dont certaines ne peuvent toujours pas être cultivées aujourd’hui.

 Et pourtant, l’environnement est protégé en temps de guerre par un certain nombre d’instruments juridiques, notamment la Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles (1976), la Convention sur les armes chimiques et la Convention sur la prohibition des mines antipersonnel (1997). En outre, le Protocole additionnel I aux Conventions de Genève interdit l’utilisation de  méthodes ou moyens de guerre qui sont conçus pour causer, ou dont on peut attendre qu’ils causeront, des dommages étendus, durables et graves à l’environnement naturel et dispose que la guerre sera conduite en veillant à protéger l’environnement naturel contre des dommages étendus, durables et graves .

 Cependant ce qui fait cruellement défaut, ce sont les mécanismes voulus pour assurer l’application de ces conventions. De fait, a souhaité l’orateur, il faudra peut-être que le chapitre « vert » relatif aux règles du droit humanitaire international puisse être renforcé.

Une convention pour protéger l'environnement

Au niveau pratique, l’Onu     réagit de plus en plus activement lorsqu’une guerre entraîne une dégradation de l’environnement : elle s’efforce d’évaluer les dégâts, de nettoyer les zones contaminées et d’aider les pays à se doter des moyens voulus pour gérer leur environnement après le conflit. Selon lui, c’est ce que le Programme des Nations Unies pour l’environnement a toujours dans tous les territoires occupés.

Ainsi donc, si les technologies guerrières et armements modernes continueraient à se développer rapidement, cela occasionnerait toujours des conséquences catastrophiques sur l’environnement. En même temps, on laisse trop de conflits s’envenimer pendant des années, voire des décennies, et épuiser petit à petit les ressources naturelles. Au moment où se célèbre cette journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et de conflit armé, « prenons conscience du fait qu’aucune guerre et aucun conflit ne se déroule trop loin de nous pour avoir un effet sur notre environnement, quel que soit l’endroit où nous habitons. », a conclu le secrétaire général des Nations Unies

Notons que les Etats sont appelés à prendre des sérieux engagements pour faire en sorte que la lutte contre cette menace commune et pourtant souvent oubliée par certains devienne de plus en plus partagée, car cette situation met en péril le bien-être mondial. Car les dégâts causés à l'environnement en temps de conflit armé perturbent les écosystèmes et compromettent les ressources naturelles longtemps après la fin des hostilités. Ils ont aussi des effets qui s'étendent et se prolongent bien au-delà des limites des territoires nationaux et qui auront des conséquences pour les générations futures.

 

 

 

Faustin Akono
Légendes et crédits photo : 
Photo arcive: l'environnement à conserver même en temps des conflits armés
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