Présidentielle américaine: Joe Biden et le retour au multilatéralisme

Lundi, Novembre 9, 2020 - 11:15

L'élection de Joe Biden sonne le retour au multilatéralisme, un changement dans la politique étrangère des Etats-Unis, notamment en matière de politique environnementale, sur le front de lutte contre le changement climatique, un respect des codes de la diplomatie traditionnelle, mais avec la primauté des Etats-Unis.

Parmi les conséquences de l'élection de Joe Biden, on peut citer, la reconsidération de l'Accord de Paris sur le climat, la lutte contre la pandémie de coronavirus, l'Otan, l'Unesco, le retour à l'Organisation mondiale de la santé (OMS)... en rupture avec celui de son prédécesseur, Donald Trump, dont la politique étrangère a été à l'image de son slogan de campagne en 2016, « American First », teintée d'unilatéralisme, d'arrogance et d'un certain mépris des autres Nations. Principale ligne de force, la volonté du président sortant de détruire les acquis de la politique menée par Barack Obama.

Donald Trump aura freiné le rôle historiquement durable d'une conception du rôle des Etats-Unis dans le monde, mélange de puissance et de bienveillance. Et aussi, la montée en puissance de plusieurs pays au plan économique (Chine, pays émergents) et malgré leur héritage de superpuissance militaire, l'impuissance des Etats-Unis à dicter sa loi dans le monde. Il a toujours exprimé son aversion pour les interventions militaires extérieures. A cela s'ajoutent une méconnaissance des réalités internationales et une posture clivante impulsive de la conduite des affaires.

Avec Joe Biden, les experts pensent que le détricotage de l'action multilatérale des Etats-Unis devrait être inversé, notamment dans le cadre de l'ONU, de l'OMS, de l'Unesco, régulièrement vilipendées, devrait à nouveau être soutenue. Certains parlent d'un monde plus apaisé.

La sortie de l'Accord de Paris de 2015 sur la lutte contre le réchauffement climatique, par Donald Trump, sera annulé « dès le premier jour » de sa prise de fonctions, a déclaré Joe Biden. Face à la Chine - désormais structurelle - et à la Russie, la position de l' administration Biden pourrait être un peu inversée.

Dans le domaine de la maîtrise des armements, le dialogue pourrait reprendre avec l’Iran, après la sortie des États-Unis de l’accord multilatéral sur le nucléaire iranien de 2015.

Concernant les armes nucléaires, la nouvelle administration devrait entamer de nouvelles négociations avec la Russie après la décision de Donald Trump, en 2019, de sortie du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires de 1987 et l’échec des pourparlers sur la prolongation du traité Start sur les armes nucléaires stratégiques qui expire en février 2021.

En ce qui concerne Israël, Joe Biden va maintenir l’ambassade américaine à Jérusalem. Mais il a toujours défendu le projet d’un État palestinien à côté d’Israël, contrairement au plan de paix de Donald Trump de janvier 2020.

Avec Joe Biden, la politique extérieure des États-Unis pourrait redevenir plus rationnelle. Si la diagonale isolationniste empruntée par Donal Trump prendra fin. C’est moins sûr sur tous les plans. Le rôle des Etats-Unis, gendarme du monde est révolu.

Sur l’Otan, par exemple, l'administration Biden continuera d’exiger de ses partenaires qu’ils respectent leur propre engagement de contribuer à hauteur de 2 % de leur PNB pour l’effort de défense, avec les formes mais sans changement dans la substance. Pour ce qui est des relations avec l’Union européenne, là encore, le climat sera plus serein mais en matière commerciale, les démocrates ne sont pas plus tendres que les républicains, dès lors qu’il s’agit du denier américain.

 

Noël Ndong
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