A la Régie de distribution d’eau (Régideso), tous les signaux sont au rouge. Cette entreprise publique, parmi les plus stratégiques au regard de sa raison sociale, traverse une mauvaise passe pouvant conduire à la cessation de ses activités si, entre-temps, rien n’est fait.
La Régideso, apprend-on, n’est plus en mesure, pour l’heure, d’assurer le fonctionnement de ses usines, les produits chimiques pour traiter l’eau étant en rupture de stock. C’est en tout cas ce qu’a révélé, dans un récent communiqué, l’intersyndicale de cette entreprise commerciale de production et distribution d’eau.
A en croire les experts, la capacité installée de la desserte en eau dans la capitale ne répond plus aux besoins d’une mégalopole telle que Kinshasa qui a besoin d'environ 1 million de m3 par jour pour répondre aux besoins en ressources hydrauliques de ses habitants. Il manquerait, d’après les experts, quatre cent cinquante mille mètres cubes par jour.
Pour ce ban syndical, l’intervention personnelle du chef de l’Etat est requise pour tenter de sauver ce qui peut l’être, car vraisemblablement le risque de voir cette entreprise mettre la clé sous le paillasson est tout grand. « Nous n’avons plus d’intrants pour le traitement d’eau, nos machines tombent en panne du jour au lendemain. En attendant l’arrivée de nouvelles machines, nous sommes obligés d’intervenir à chaque moment et ça nous exige des moyens », a alerté le président de l’Intersyndicale alors qu’il intervenait récemment sur les ondes d’une radio périphérique émettant à Kinshasa.
La semaine prochaine s’annonce rude pour les agents de cette entreprise eu égard aux difficultés de fonctionnement qui se posent avec acuité au sein de l’entreprise en plus des arriérés de salaire accumulés. « Les travailleurs de la Régideso, pour la toute première fois dans l’histoire de cette entreprise publique, totaliseront pratiquement trois mois sans percevoir leurs salaires », a indiqué sans ambages le président de l’Intersyndicale, Alain Senenge.
Une situation alarmante qui découle, selon ce cadre de la Régideso, de la mauvaise foi de l’actuel ministre des Finances qui bloquerait le paiement de plus de cinq millions de dollars américains dus à l’entreprise. Nonobstant les instructions du chef de l’Etat de payer les factures de consommation d’eau d’un montant de cinq millions de dollars et du conseil des ministres de qui il avait reçu l’injonction de libérer ledit montant, le ministre des Finances est resté de marbre, a soutenu le président de l’Intersyndicale.
Et d’ajouter que, jusqu’à ce jour, le dossier traîne sur la table du ministre des Finances qui refuserait de le libérer. Entre-temps, au Parlement, il nous revient que les élus du peuple projettent de coller une interpellation au ministre de Ressources hydrauliques pour clarifier la situation décriée du fonctionnement de la Régideso.