Les avancées enregistrées dans le cadre de ce Programme de renforcement de capacités commerciales et entrepreneuriales du Congo (PRCCE II) lancé en 2017 par l’Etat congolais et financé concernent particulièrement sa deuxième composante axée sur la diversification de l’économie du pays et dont les différentes actions ont été mises en œuvre par la Chambre de commerce de Pointe.
Lesdites actions menées par cette institution dans le cadre de ce projet visant la diversification de l’économie et l’amélioration du climat des affaires au Congo et financé par l’Union européenne portent sur: le développement des formations auprès des entreprises pour renforcer leurs connaissances du droit des affaires OHADA ( Organisation pour l'harmonisation en afrique du droit des affaires), l’opérationnalisation du Cemaco (justice commerciale alternative) et la création d’une plateforme numérique (helpdesk) dénommé Liziba dont les locaux sont situés au Centre-ville (15, avenue Charles De Gaulle pour le Cemaco et dans l’enceinte de la Chambre de commerce pour Liziba).
Leurs lancements officiels ont eu lieu le 22 octobre dernier. Celui du Cemaco, qui a eu lieu dans un hôtel de la place sous la houlette d’Alexandre Honoré Paka, préfet du département, a été couplé à la journée sur la justice alternative. Celle-ci (la journée) a eu comme objectif d’apporter des solutions concrètes aux entrepreneurs congolais et internationaux et d’appuyer l’amélioration du climat des affaires et la diversification de l’économie congolaise, deux leviers de la croissance future du Congo. La cérémonie a été clôturée par la signature de la chartre des entreprises en faveur de l’arbitrage et de la médiation suivie de la visite des locaux du Cemaco.
Le Cemaco un outil d’accompagnement des entreprises
Créé conformément au traité de l’Ohada avec le soutien de l’Union européenne, qui entend promouvoir les nouvelles procédures de résolution des affaires au Congo, le Cemaco, est chargée d’accompagner les entreprises dans le règlement des litiges à caractère commercial. Cela, en assurant une gestion moderne et efficace des différends par des professionnels aux compétences éprouvées (arbitres et médiateurs). Parfaite Pantou, Déléguée Cemaco Pointe-Noire a assuré que l’opérationnalisation de cette structure va améliorer les délais de règlement des conflits commerciaux (procédure consensuelle, confidentialité, rapidité et souplesse, neutralité et expertise).
«Cette justice commercial alternative tombe à point nommé avec la pandémie qui a perturbé l’activité économique mondiale. Une raison supplémentaire pour le Congo de poursuivre son processus de réformes visant à renforcer la gouvernance», a souligné Raul Mateus Paula, ambassadeur de l’Union européenne, lors du lancement du Cemaco, indiquant que le cemaco va encourager significativement
Le projet Cemaco dont les jalons ont été posés depuis novembre 2015 a fini par être effectivement opérationnel 5 ans après faute de financement. Celui-ci est la réponse de l’Etat congolais à la demande des opérateurs économiques qui ont sollicité de lui la mise en place d’une justice alternative. Une réponse adéquate dans le monde des affaires, a estimé Prosper Bizitou, administrateur général du Cemaco. Il a exhorté : «Il nous revient à tous, autorités publiques et administratives, partenaires au développement, experts et autres, de faire que s’enracine une culture de l’arbitrage et de la médiation dans notre pays pour favoriser l’avènement d’un climat propice à son émergence prôné par ses plus hautes autorités. Nous invitons toutes les parties prenantes, organisation patronales, organisations d’appui au secteur privé, de permettre aux Cemaco de Pointe-Noire et de Brazzaville une opérationnalisation pérenne afin qu’ils répondent pleinement aux attentes».
Le helpdesk Liziba, un agrégateur de contenus utiles
Pour ce qui est du helpdesk Liziba, il va rendre disponible l’information sur le monde de l’entreprise. Cette plateforme dynamique dont la mise en œuvre a été cofinancée par la Chambre de commerce et l’Union européenne, mettra à disposition l’information économique, commerciale et règlementaire en ligne. Didier Sylvestre Mavouenzela, président de la chambre consulaire de Pointe-Noire, a précisé que si ladite information existe au Congo elle est éparse et ne permet pas aux agents économiques de mieux se situer. Liziba se charge maintenant de la collecter, traiter et la centraliser en un point d’accès unique.
Comme l’a souligné Didier Sylvestre Mavouenzela, ce helpdesk est un agrégateur de contenus utiles de plusieurs sites internet d’institutions congolaises, se veut un aiguilleur vers lesdits sites, avec l’effet d’en doper la fréquentation. Pour plus d’efficacité la Chambre de commerce s’est entourée de plusieurs structures partenaires implantées dans différents départements du pays. Une collaboration qui a été officialisée par la signature des protocoles d’accord lors du lancement de Liziba qui a eu lieu à la Chambre de commerce. Cela, en présence de Raul Mateus Paula. Pour accéder à la plateforme les intéressés peuvent se connecter au site www.liziba.cgn
Une formation Ohada pour sécuriser les investissements
Cette formation porte sur la connaissance générale du droit OHADA ainsi que ces 9 actes uniformes (droit des sociétés commerciales et GIE, arbitrage et médiation, recouvrement et voies d’exécution, suretés...). Elle permet de renforcer les connaissances des Petites et moyennes entreprises (PME) et des Petites et moyennes industries (PMI) sur l’environnement juridique des affaires et une meilleure application des règles fixées par les actes uniformes de l’OHADA en vue de sécuriser les investissements des acteurs économiques. Les différents modules sont animés par des professionnels du droit ont été retenus en tenant compte des activités que mènent les entreprises tout au long de leur cycle de vie donc de la création au développement. Dans ce cadre, vingt sessions au total sont prévues. Elles se tiendront à Pointe-Noire, Brazzaville et Dolisie. Trois sessions ont déjà eu lieu à Pointe-Noire et à Brazzaville.
La réalisation des activités de la deuxième composante du PRCCE II va permettre une résolution impartiale des conflits, une transparence et une efficacité dans la recherche des informations ainsi qu’une conformité avec la règlementation des affaires au niveau national et international. Ces avancées, a souligné Raul Mateus Paula, vont contribuer à la dynamique nationale de diversification et d’amélioration du climat des affaires.
Notons que le PRCCE II a trois composantes : le renforcement du secteur privé et développement durable des PME ; l’amélioration du climat des affaires ; l’appui aux négociations commerciales et au renforcement de la compétitivité de l’économie. Le programme concerne les porteurs de projets, les entreprises congolaises de petites, moyennes et grandes tailles, les organisations professionnelles, les syndicats patronaux, les structures d’appui aux entreprises, l’administration publique (ministères et agences) et collectivités locales impliquées dans le développement économique et social du pays. Ce projet pour lequel la première phase a été lancée en 2010 veut répondre aux problèmes et faiblesses identifiés, en proposant des réformes et outils pour renforcer les capacités entrepreneuriales des Congolais et améliorer l’environnement des affaires.