La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) entend mobiliser 4 milliards d’euros, soit environ 2625 milliards de francs FCFA pour financer les projets à fort impact socioéconomique. La rencontre qui s’est tenue à Paris, les 16 et 17 novembre, a été marquée par des échanges sur des projets et leur mode de financement.
Pour réunir un maximum d’investisseurs, le comité d’organisation de la table ronde pour le financement d’infrastructures de la Cémac a opté pour un format hybride, des échanges en présentiel et en visioconférence. En plus des investisseurs français et européens, des partenaires traditionnels de la sous-région ont effectué le déplacement de Paris, à savoir la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Union européenne, l’Union africaine, les Nations unies.
Le Premier ministre, Clément Mouamba, a profité de cette occasion pour mettre en exergue les potentialités de l’Afrique centrale, une région riche en hydrocarbures, avec d’importants gisements de métaux et de minéraux de haute qualité, des ressources forestières et en eau du Bassin du Congo, une population dynamique. En dépit de ces ressources, la sous-région est confrontée à un déficit en infrastructures de transport, des télécommunications et de distribution d’énergie.
Les pays de la Cémac connaissent des difficultés budgétaires à cause de la baisse des cours du pétrole, dont dépend les économies de la plupart d'entre eux. Une situation accentuée par la pandémie de covid-19. C’est dans le but de mettre fin aux effets néfastes de la crise économique que les dirigeants ont mis en place en 2016 le Programme de réformes économiques et financières de la Cémac (Pref-Cémac). L’objectif du Pref-Cémac est de favoriser la stabilisation du cadre macroéconomique et la transformation structurelle des économies de l’espace communautaire.
Mais, les dirigeants de la Cémac vont devoir convaincre les bailleurs de fonds. Sur le montant global, seulement 710 millions d’euros environ 17,75% du coût total ont déjà été mobilisés. « La Cémac sollicite auprès de ses partenaires traditionnels et investisseurs privés le reste du financement, soit 82,75% du coût total de ces projets intégrateurs correspondant à un montant de 3,290 milliards d’euros. Nous recherchons tout particulièrement des prêts à des conditions concessionnelles ou des mixages prêts/dons (blended finance) et des financements privés pour la réalisation de certains projets et mode partenariat public privé », a indiqué Clément Mouamba.
À l’instar des autres intervenants, comme le président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale, Fortunato-Ofa Mbo Nchama, le président de la Commission de la Cémac, Daniel Ona Ondo, a insisté sur l’engagement réel des partenaires. La sous-région enregistre une récession estimée à -3,1% et une hausse du chômage. Et, les perspectives économiques pourront être compromises par les effets de la crise sanitaire.
Au total onze projets intégrateurs ont été présentés à la table ronde, notamment la construction du barrage de Chollet entre le Congo et le Cameroun ; de la route bitumée Ouesso-Bangui-N’Djamena ; du pont Kribi-Campo-Bata reliant le Cameroun et la Guinée équatoriale ; du port sec de Beloko sur le corridor Douala-Bangui ; du port sec de Dolisie sur le corridor Congo-Gabon ; de la ligne d’interconnexion des réseaux électriques Cameroun – Tchad.