Pour manifester sa joie quant à la bonne coopération entre l’ONU et l’Union africaine (UA), le secrétaire général des Nations unies, António Guerres, a fait une déclaration le week-end dernier, exhortant les deux organisations à consolider cet élan des relations déjà enclenchées.
La déclaration a été faite au cours d’une réunion du conseil de sécurité tenue par vidéoconférence, notamment dans le cadre de la coopération entre les Nations unies et les organisations régionales et sous-régionales africaines.
Se félicitant de la force de coopération entre l’ONU et l’UA qui, selon lui, est nécessaire pour contribuer à un multilatéralisme renouvelé, le secrétaire général de l’ONU a précisé que la coopération entre l’Organisation des Nations unies, l’Union africaine et les communautés économiques régionales africaines et les autres mécanismes régionaux n’a jamais été aussi forte.
« Le travail conjoint a gagné en profondeur et en portée, en particulier depuis la signature, en 2017, du Cadre commun pour la paix et la sécurité puis, en 2018, du Cadre commun pour la mise en œuvre de l’agenda 2063 et du programme de développement durable à l’horizon 2030 », a ajouté Antonio Guterres, en rappelant que depuis le début de la pandémie de Covid-19, le continent africain a fait preuve d’un leadership et d’une solidarité exemplaires. C’est pourquoi, il faut féliciter l’UA et ses États membres d’avoir été le fer de lance d’une réponse rapide et coordonnée et d’avoir établi un partenariat solide entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les centres africains de prévention et de contrôle des maladies.
« Les chefs d’État et de gouvernement africains ont présenté une vision convaincante de la paix et de la sécurité à travers l’initiative phare intitulée Faire taire les armes en Afrique et le plan directeur de Lusaka », a-t-il encore déclaré avant de spécifier que l’organisation onusienne s’est employée à soutenir ces initiatives de manière concrète, surtout grâce à une assistance technique apportée aux capacités de médiation et de désarmement ainsi qu’au partenariat avec l’UA pour créer le « Réseau des femmes d’influence en Afrique » et ses vingt-cinq chapitres nationaux ou à l’investissement dans des activités d’autonomisation des jeunes, y compris l’éducation à la paix. C’est ainsi que l’ONU est heureuse de constater l’élargissement du rôle de soutien opérationnel joué par elle et qui devient non seulement un partenaire mais aussi un prestataire de services pour l’Union africaine.
Un partenariat aux résultats significatifs
Evoquant les avantages de la coopération entre l’UA et son institution, Antonio Guterres a signifié qu’au niveau des pays, notamment avec le soutien des missions politiques spéciales de l'ONU et des opérations de maintien de la paix, le partenariat a donné des résultats significatifs. C’est par exemple le cas de la Libye, du Soudan du Sud, du Soudan et de la République centrafricaine où l’ONU a appuyé la création de la mission d’observation militaire de l’UA.
« Nos deux organisations ont également travaillé avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en Côte d'Ivoire et en Guinée, avant et après les élections. Ils ont uni leurs efforts pour faciliter en septembre la mise en place de la transition de dix mois au Mali », a précisé le responsable de l’ONU avant de reconnaître que malgré ces avancées positives, des défis de taille demeurent. Car, il y a les nouveaux conflits, l'urgence climatique, la pandémie de Covid-19 et les groupes terroristes et extrémistes.
La nécessité d’avoir des mesures concrètes
Selon le secrétaire général de l’ONU, il est impérieux dans ce contexte de proposer plusieurs mesures concrètes pour renforcer le partenariat entre l’ONU et l’UA. Ces mesures devraient passer par la poursuite de l'institutionnalisation de la coopération à tous les niveaux, notamment avoir une collaboration plus étroite entre le conseil de sécurité des Nations unies et le conseil de paix et de sécurité de l'UA ; assurer la prévisibilité du financement des opérations de soutien de la paix de l'UA ; impliquer et engager les femmes et les jeunes dans le programme de paix et de sécurité.
« Pour favoriser la résilience et nous préparer aux défis de l'avenir, nous devons créer des institutions plus en réseau, inclusives et efficaces pour prévenir les conflits, renforcer la bonne gouvernance et stimuler la prestation de services. En bref, nous avons besoin d'un multilatéralisme renouvelé », a conclu le secrétaire général.
Le Conseil de sécurité satisfait du partenariat renforcé entre l’UA et L’ONU
De son côté, le conseil de sécurité des Nations unies a apprécié que depuis le renforcement du partenariat stratégique entre les deux organisations et ce, grâce à l’action menée par les États membres des deux organisations, des gains importants ont été enregistrés dans la recherche de solutions durables aux conflits armés en Afrique et dans les progrès du continent vers la réalisation des objectifs de développement durable.
« Nous saluons l’UA pour sa contribution croissante au maintien de la paix et de la sécurité et pour les efforts qu’elle ne cesse de déployer afin de renforcer son rôle et celui des organisations sous-régionales dans la prévention, l’apaisement par la médiation et le règlement des conflits sur le continent africain », ont conclu les membres du conseil de sécurité avant d’encourager l’ONU et l’UA à redoubler d’efforts pour coordonner leur action de façon complémentaire dans toutes les formes de réponse aux conflits. Ceci, en passant par l’intensification du dialogue stratégique ainsi que par des partenariats et en rendant plus réguliers les échanges de vues, d’analyses et d’informations menés au niveau opérationnel.