Adresse à la nation : Joseph Kabila va réagir au discours de Félix Tshisekedi

Lundi, Décembre 7, 2020 - 15:46

La plate-forme politique, le Front commun pour le Congo, promet de demander à son autorité morale de « donner sa part de vérité afin d’éclairer l’opinion sur la situation politique du pays ainsi créée par le président de la République ».

 

La conférence des présidents des partis et regroupements politiques membres du Front commun pour le Congo (FCC),  réunie le 7 décembre, à Kinshasa a réagi aux conclusions des consultations tenues par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, qui ont été annoncées dans son discours du 6 décembre. Dans une déclaration faite à l’issue de cette rencontre, cette plate-forme politique affirme que ces dites conclusions « violent gravement la constitution et servent de prétexte pour liquider, par l’instauration d’un régime dictatorial au service d’un pouvoir personnel, les institutions démocratiquement établies ».

Réagissant à ces décisions annoncées par le président de la République, le FCC a également dit prendre acte de la décision de Félix-Antoine Tshisekedi de mettre fin à la coalition. Mais le regroupement promet, par ailleurs, de demander à son autorité morale, l’ancien président de la République et sénateur à vie, Joseph Kabila de donner sa part de vérité sur la situation politique actuelle.

Cependant, le FCC note déjà comme conséquences de cette situation créée par Félix Tshisekedi le basculement vers la cohabitation. C’est dans ce cadre que le FCC a réaffirmé son soutien au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba ainsi qu’aux bureaux de deux chambres du Parlement congolais. « Le gouvernement reste soutenu par une large majorité…Il revient plutôt au Cap pour le changement (Cach) de tirer toutes les conséquences de mettre fin à la coalition, annoncée par son autorité morale, se retirant du gouvernement central et des gouvernements provinciaux auxquels il participe. Ce qui entraîne d’office la cohabitation », indique le FCC.

Rejet en bloc des conclusions annoncées par le chef de l’Etat

Le FCC a dit rejeté « en bloc » toutes ces conclusions des consultations annoncées par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, qu’il juge anticonstitutionnels.  Cette plate-forme, qui fait savoir que la Constitution ne reconnaît pas au président de la République la compétence de démettre un gouvernement, indique que nommer un informateur aussi longtemps qu’un gouvernement en plein exercice de son mandat est une violation de la Constitution. « La désignation d'un informateur là où existe un gouvernement de plein exercice et soutenu par une majorité confortable est une violation flagrante et intentionnelle de la Constitution », a dit le FFC dans cette déclaration lue par son coordonnateur, le Pr Néhémie Mwilanya.

Pour rappel, le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a, dans son message à la Nation dimanche dernier, annoncé qu'il va procéder à la nomination d'un informateur afin de dégager une nouvelle coalition majoritaire au sein du Parlement.

Le FCC menace

Pour le FCC,  « la menace de la dissolution de l’Assemblée nationale constitue une intimidation qui n’a pas lieu d’être dans une démocratie, étant entendu par ailleurs que les conditions de cette dissolution, pourtant clairement définies dans la Constitution, ne sont pas réunies ». La plate-forme de Joseph Kabila rappelle que, nonobstant ces prémisses, si Félix Tshisekedi estime qu’il y a matière à contestation de légitimité des députés nationaux, ces derniers et le président de la République sont issus des scrutins combinés et que cette problématique induirait logiquement l’organisation des élections générales anticipées (présidentielle, législatives nationales et provinciales).

Il est, en effet, rappelé que lors de sa dernière adresse à la nation, le président de la République avait brandi la menace de la dissolution de l’Assemblée nationale, au cas où une nouvelle coalition majoritaire au Parlement n’était pas identifiée. Dans sa réaction, le FCC a également dénoncé « l’utilisation abusive et flagrante des moyens de l'État par le Cach, à savoir  la justice, les services de sécurité, la police et l’argent de l'État, pour faciliter la confiscation des libertés publiques et l’exécution d’un coup d'État constitutionnel ».

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Félix Tshisekedi et Joseph kabila DR
Notification: 
Non