Élevage : un secteur porteur trop peu valorisé au Congo

Mardi, Décembre 8, 2020 - 14:00

En dépit d’immense pâturage naturel dans des zones savanicoles de la République du Congo, l’élevage du petit et gros bétail est encore moins développé pour satisfaire à la demande locale. Un récent rapport, dévoilé le 7 décembre, souligne le faible niveau d’investissement privé dans le secteur.  

Pour essayer de stimuler des investissements privés, notamment étrangers en faveur des secteurs à fort impact socio-économique, les autorités congolaises viennent d’adopter une nouvelle feuille de route. La stratégie de promotion des investissements en République du Congo, le nom de ce document conçu grâce au soutien de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, présente le potentiel des sous-secteurs d’élevage, les opportunités d’affaires et la garantie en matière de sécurité juridique.  

D’après les experts, la faillite des ranchs et des fermes d’État offre à nouveau de réelles perspectives de développement de l’élevage du gros bétail par le secteur privé, grâce à la relance de l’expérience du métayage, au regard des potentialités naturelles du pays à disposer de l’Hyparrenia et du stylosaintess. « Le Congo ne compte que très peu de têtes de bovins. Ce qui explique les besoins croissants d’importations de viande », estiment les auteurs de l’étude.

Il faut noter que le pays avait connu dans les années 70 un début d’élevage du gros bétail à cause notamment de l’existence d’immenses pâturages naturels dans certaines zones savanicoles du pays. De nouvelles espèces bovines avaient même été introduites dans le cheptel, à savoir les lagune et ndama. Mais l’émergence des ranchs d’État a entrainé le déclin de l’élevage bovin en milieu paysan par le métayage.

En ce qui concerne l’élevage du petit bétail et de la volaille, le Congo dispose d’un grand potentiel, étant donné qu’il s’agit d’un élevage familier des milieux ruraux. Ses opérateurs, agriculteurs et fermiers traditionnels, ne demandent qu’à être encadrés pour les aider à moderniser cette activité et à augmenter sa productivité. « Il reste aussi à promouvoir l’investissement du capital privé dans ce secteur, en particulier pour l’élevage porcin et de la volaille », insiste la même source.

Le pays possède également d’importantes réserves fauniques pouvant faire l’objet d’un élevage de type domestique. Il s’agit notamment de certaines volailles telles les cailles, les pintades… mais aussi de certains petits ruminants et rongeurs tels l’antilope, l’aulacode, le hérisson dont le cycle de vie et de reproduction est désormais maîtrisé par les scientifiques. Ces élevages, grâce à leur prolificité et cycle de reproduction, offrent des possibilités de combler le déficit carné observé dans le pays, et d’envisager à moyen terme l’exportation.

Les experts rappellent toutefois que l’essor de cette filière est en partie tributaire du développement de l’agriculture qui doit lui fournir l’aliment de bétail. Cette branche d’activité pourra être développée pourvu que des appuis conséquents interviennent, afin de soutenir l’action des producteurs.

Fiacre Kombo
Légendes et crédits photo : 
Une porcherie d'un groupement agropastorale de Voka, dans le district de Boko; L'élevage de volaille à Mbalou / Adiac (guy-gervais Kitina)
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