Le Royaume-Uni, pays le plus endeuillé en Europe par la pandémie de Covid-19 avec plus de 61.000 morts, a commencé mardi à administrer aux personnes les plus vulnérables les premières doses d'un vaccin contre le nouveau coronavirus.
Premier pays européen à lancer la vaccination de masse contre le Covid-19, le Royaume-Uni emboîte ainsi le pas à la Russie. Le déploiement de ce vaccin marque, d’après l’un des dirigeants des services de santé britannique (NHS), Simon Stevens, un virage décisif dans la lutte contre la pandémie.
« Le personnel des NHS est fier d'ouvrir la voie en devenant le premier service de santé au monde à débuter la vaccination », a-t-il précisé.
Mis au point par l'alliance américano-allemande Pfizer/BioNtech, le vaccin contre la Covid-19 marque une avancée dans la lutte du Royaume-Uni contre le coronavirus, même si la vaccination de masse devrait prendre du temps, a indiqué le Premier ministre britannique, Boris Johnson qui a félicité cette avancée devant permettre d’endiguer l’épidémie.
Avec quelque 40 millions de doses du vaccin Pfizer et BioNtech commandées pour deux doses par personnes, la Grande Bretagne compte vacciner, dans un premier temps, 20 millions de personnes sur les 67 millions d’habitants que compte le pays.
Durant la première semaine, ce sont environ 800.000 doses devraient être disponibles. En Angleterre, au pays de Galles, en Écosse et en Irlande du Nord, la priorité est donnée aux résidents et employés des maisons de retraite. Suivront les soignants et les plus de 80 ans, et ainsi de suite par âge décroissant.
Par ailleurs, les autorités anglaises espèrent vacciner d'ici au printemps les neuf catégories prioritaires, qui comprennent les plus de 50 ans, les soignants et les personnes à risque. Elles représentent 99 % des décès.
Selon des journaux britanniques cités par AFP, la reine Elizabeth II et son époux le prince Philip seront vaccinés prochainement. Ils pourraient le faire, tout comme certaines célébrités, en public. L’objectif est d'encourager le plus grand nombre à se faire vacciner et contrer les anti vaccins.
40 % des Britanniques assez confiants
Le déploiement du vaccin a valeur de test pour les réseaux de distribution de Pfizer et BioNTech, alors que les doses doivent être conservées à une température de -70 degrés et au maximum cinq jours dans un réfrigérateur classique.
Outre les défis techniques, les autorités se sont lancées dans un exercice de pédagogie pour convaincre les Britanniques de l'importance de se faire vacciner, craignant de se heurter au scepticisme de certains.
Selon un sondage YouGov publié lundi, 28 % de Britanniques sont "très confiants" de la sûreté du vaccin Pfizer/BioNTech et 40 % "assez confiants", 23 % ne se disent « pas très confiants" ou "pas du tout confiants".
Le dernier bilan des cas confirmés dans le monde établi par le Centre pour la science et l'ingénierie des systèmes (CSSE) de l'Université Johns Hopkins, en date du 7 décembre donnait un chiffre de 67.132.062. Les Etats-Unis étaient en tête avec 14.760.624 cas, suivi de l’Inde Inde 9.677.203.
Ces deux pays sont suivis par le Brésil (6.603.540), la Russie (2.466.961), la France (2.345.648), l’Italie (1.728.878), le Royaume-Uni (1.727.753) l’Espagne, l’Argentine (1.463.110), tandis que la Chine, premier pays au monde où s’était déclaré comptait 94.293 cas à la même date.