Assemblée nationale : le secrétaire général Nguvulu Khonji suspendu

Mardi, Décembre 8, 2020 - 16:47

La décision est venue de la ministre de la Fonction publique, Yollande Ebongo Bosongo, qui a dit agir conformément aux prescrits du décret du 3 octobre 2002 portant Code de bonne conduite de l'agent public de l'Etat et ceux portant statuts des agents de carrière de services publics.

La situation s’est corsée davantage, le mardi 8 décembre, au Palais du peuple, au lendemain des troubles qui ont émaillé, la veille, la convocation par la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, actuellement attaquée par une pétition autant que les autres membres de son bureau. Les pétitionnaires, constitués en grande partie des députés de l’UDPS et alliés, se sont illustrés par des scènes de destruction des matériels et mobiliers dans la salle de congrès empêchant, de ce fait, la tenue de ladite plénière. Dans la soirée, Jeanine Mabunda à qui ces députés dénient la qualité de convoquer dorénavant une quelconque plénière puisqu’étant sous la menace d’une pétition au lendemain de la rupture de la coalition FCC-Cach, a vite réagi par le biais d’un communiqué signé par son deuxième vice-président Boniface Balamage.

Il a été décidé, au terme dudit communiqué, de la suspension de la tenue des plénières et des activités en commissions jusqu’à nouvel ordre. « Le bureau de l’Assemblée nationale rappelle que seule l’honorable présidente a le pouvoir exécutif de convoquer les plénières sur pied de l’article 31 alinéa 2 du Règlement intérieur », peut-on lire. Incidents violents, destruction méchante des matériels et mobiliers de la salle du congrès par les députés de l’UDPS et alliés, présence des gardes du corps armés non contrôlés par les services de l’Assemblée nationale, etc., telles sont les raisons évoquées par le bureau Mabunda pour justifier sa décision. Plus tard, Jeanine Mabunda et compagnie inviteront les élus du peuple à une plénière mardi avec un seul point à l’ordre du jour, la communication du bureau.   

Faisant fi de la suspension des activités parlementaires, le secrétaire général de l‘Assemblée nationale, Nguvulu Khonji, s’est donné la liberté de convoquer une plénière le mardi 8 décembre pour statuer sur les pétitions déposées contre tous les membres du bureau Mabunda. Un bureau provisoire devrait se charger de conduire la plénière sous la présidence du doyen d’âge, a-t-on appris.

C’est dans cette atmosphère de tension et de reniement que les députés pétitionnaires et autres se sont présentés à l’hémicycle, ce mardi, sur fond de tapage orchestré par les pro et anti Mabunda. Devant des salles cadenassées, les députés présents n’avaient qu’à faire le pied de grue, sans perspective de réouverture de la salle de congrès. Les militants antagonistes du PPRD et de l’UDPS ont rajouté à la confusion sous l’œil vigilant des policiers veillant au grain. C’est dans la foulée que la nouvelle de la suspension du secrétaire général Nguvulu Khonji a traversée les couloirs telle une fusée.

Après vérification, il s’avère que la décision est venue de la ministre de la Fonction publique, Yollande Ebongo Bosongo, qui a dit agir conformément aux prescrits du décret du 3 octobre 2002 portant code de bonne conduite de l'agent public de l'Etat et ceux portant statuts des agents de carrière de services publics de l'État. « Je vous informe que je viens d'être saisie par la voix de presse de votre communiqué portant convocation de la plénière de l'Assemblée nationale. Ainsi, je me trouve dans l'obligation de vous suspendre de vos fonctions de secrétaire général de l'Assemblée nationale », peut-on lire dans ce communiqué venu, comme qui dirait, exacerber la crise. Le directeur des ressources humaines de la chambre basse du Parlement a été désigné pour assumer l'intérim à cette fonction jusqu'à nouvel ordre. Cette décision intervenant dans un climat tendu au Palais du peuple risque, selon maints observateurs, d’introduire le pays dans une spirale de contradictions et de contestation sans fin.

 

Alain Diasso
Notification: 
Non