Une vingtaine de personnalités dont le président de la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC), Emmanuel Ollita Ondongo, a participé le 8 décembre par visioconférence à la rencontre organisée par la Commission nationale de supervision de la République populaire de Chine.
Placés sous le thème « Renforcer la coopération internationale pour sauvegarder la réponse propre à la Covid-19 et la réouverture économique », ces échanges s’inscrivent dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption, commémorée le 9 décembre de chaque année. En effet, les discussions ont porté sur les concepts et la pratique de la prévention et de la lutte contre la corruption, dans le cadre de l’amélioration de l’environnement des affaires pour construire une Route de la soie propre, le soutien à la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies contre la corruption 2021 et la facilitation de la coopération internationale contre la corruption.
Intervenant au cours de cette conférence, le président de la HALC du Congo, Emmanuel Ollita Ondongo, a rappelé que la pandémie à coronavirus a accru l’importance d’une gouvernance plus forte dans les pays pour lutter contre la corruption. S’agissant des raisons, il a évoqué le renforcement par les pouvoirs publics des interventions faisant face à la pandémie ; l’exposition des pays à la fraude fiscale et à la perte des fonds causées par la corruption ; la présence à la hausse des comportements éthiques face à une demande des services médicaux.
Ainsi, il a fait observer des mauvaises pratiques dans la gestion des fonds et du matériel destinés à la Covid-19 en Afrique, surtout au Congo. Selon lui, la corruption et le manque de transparence ont conduit au recrutement de personnes incapables de mettre en œuvre des protocoles thérapeutiques complexes, réduisant ainsi la capacité de gestion de la crise dans certains pays.
Classée parmi les pays les plus corrompus et avec un IPC de 1.9, la République du Congo ne fait pas exception. D’après Emmanuel Ollita Ondongo, pendant cette période de crise sanitaire, plusieurs cas de corruption et de détournement sont perceptibles sur l’ensemble du territoire national. A titre d’exemple, il a cité « la violation des procédures de passation des marchés publics au nom de l’urgence sanitaire ; la vente illicite du matériel destiné à lutter contre la pandémie ; la complicité des hommes d’affaires avec les agents chargés de contrôler les frontières, en faisant entrer les marchandises frauduleusement ; la mauvaise gestion des fonds de Covid-19 ».
Quelles stratégies adoptées par la HALC ?
Face à ces mauvaises pratiques constatées au milieu de la pandémie de Covid-19, le Congo a adopté, à travers la HALC, quelques stratégies. Il s’agit, entre autres, de la sensibilisation de tous les citoyens afin qu’ils dénoncent les cas de corruption dont ils ont connaissance dans la gestion des fonds Covid-19 ; l’implication de tous les secteurs publics dans la lutte contre la corruption des fonds Covid-19 ; l’intégration des mécanismes de surveillance et de contrôle dans le processus d’acquisition du matériel médical.
Le président de la HALC a aussi annoncé d’autres stratégies qui vont, selon lui, au-delà même de la pandémie de Covid-19. Il s’agit notamment de l’invitation des entreprises à renforcer leur conscience juridique et leur sens de responsabilité ; l’encouragement du partage d’expérience entre les agences de lutte contre la corruption ; l’établissement d’une communication efficace et des mécanismes d’échanges afin de promouvoir conjointement le développement de la Route de la soie propre. A cela s’ajoute, le renforcement de la coopération en matière de financement, de fiscalité et de protection de l’environnement, afin de développer un cadre stable, équitable et transparent sur la gouvernance de l’initiative Beld and Road.
« Dans le cadre des relations sino-congolaises vieilles de plusieurs années, ce pays ami dans son assistance habituelle a fait l’objet des interventions multiformes face à la pandémie au profit du Congo », a conclu Emmanuel Ollita Ondongo.
Notons que grâce à la coordination des politiques de lutte contre la corruption, la Chine et ses partenaires de coopération de la Ceinture et de la Route ont marqué des progrès importants ces dernières années. Ceci dans le cadre de la promotion d’une coopération pratique de lutte contre la corruption fondée sur des instruments internationaux tels que la Convention des Nations unies contre la corruption et les traités bilatéraux.